Le Roi est nu !

Pas de longues analyses juridiques dans ce billet, mais une manifestation de soutien à Publie.net et à François Bon dans l’épreuve qu’il traverse, suite à la demande de retrait déposée à son encontre par Gallimard pour la traduction du Vieil Homme et la Mer d’Hemingway.

Cécile Dehesdin a produit un article excellent sur Slate qui examine la question complexe du statut juridique de cette oeuvre, dans le domaine public au Canada, mais encore protégée aux Etats-Unis jusqu’en 2047 et en France jusqu’en 2032. Hubert Guillaud et André Gunthert ont quant à eux écrits des billets de synthèse qui mettent remarquablement en perspective cette affaire avec la question générale du droit d’auteur dans l’environnement numérique.

Très grosse erreur du Roi des éditeurs... (The old king is dead. Par thekevinchang. CC-BY-NC-ND. Source : Flickr)

Pour ma part, l’attaque de Gallimard m’a immédiatement fait penser à la conférence prononcée par Lawrence Lessig, le père des licences Creative Commons lors de l’eG8, en mai dernier. Intitulée « L’innovation et ses ennemis« , cette intervention fustigeait la dérive actuelle du droit d’auteur, instrumentalisé par des « établis » (incumbents) pour se protéger de l’arrivée « d’outsiders », plus innovants et menaçants leur position dominante. Cette conférence est à réécouter aujourd’hui, à la lumière de ce qui vient de se passer.

Aussi bien dans les formes qu’il explore que dans les nouveaux types de relations qu’il invente et tisse avec ses auteurs, François Bon représente sans aucun doute un des futurs de l’édition et ce sont toutes ces potentialités de renouveau de la création que l’on a voulu atteindre à travers lui.

En attaquant François Bon pour avoir réalisé et diffusé en numérique une traduction originale, alors que Gallimard n’en diffuse qu’une ancienne en papier datant des années 50, le Roi des éditeurs s’est pour ainsi dire mis à nu. Qui pourra soutenir encore que le droit d’auteur sert à favoriser l’innovation et la créativité quand il est employé ainsi pour conforter une situation de rente ?

Suite à l’onde de choc qui s’est propagée sur Twitter, de nombreuses personnes ont décidé de faire sauter les DRM sur le fichier de la traduction de François Bon et de la diffuser librement sur la Toile afin que l’oeuvre reste accessible, malgré son retrait sur Publie.net.

A titre personnel, j’aurais sans doute préféré que des sommes soient rassemblées pour permettre à François Bon de se défendre en justice. Cela aurait constitué une occasion importante pour soulever devant les juges la question du statut du domaine public et son écartèlement par des règles de droit disparates au niveau mondial, qui le vident de son sens à l’heure d’Internet.

Un tel procès aurait également permis de contester la manière abusive dont les droits sur les traductions sont cédés, avec une exclusivité par langue et par pays qui empêche des projets alternatifs de voir le jour. Plus importante encore aurait été de contester la validité d’une soi-disant cession des droits numériques, par le biais d’un contrat signé dans les années 50 ! Bien entendu, les chances de l’emporter auraient été faibles, mais nous arrivons à un stade où il importe que de telles questions soient débattues devant les juges, pour tenter de faire évoluer les règles.

Ces DRM qui ont sauté sur les fichiers de la traduction de François Bon sont à mon sens le signe que d’autres verrous sont en train de tomber, suite à cette affaire qui vient en point d’orgue à l’accumulation vertigineuse d’atteintes aux libertés que nous sommes obligés de subir en raison des dérives de la propriété intellectuelle.

J’ai en effet déjà essayé de montrer que le rôle le plus important du droit d’auteur n’est pas d’empêcher les copies illégales. Le droit, avant d’agir sur le réel, est conçu pour exercer une emprise sur notre imaginaire et façonner la manière dont nous nous représentons le monde. Des meurtres ou des vols sont commis tous les jours, mais cela n’affaiblit pas pour autant l’idée ancrée en nous que ces actes sont illégitimes. Avec le droit d’auteur, cette fonction « imaginative » est en train peu à peu de disparaître. Pour le dire autrement, le « DRM mental » que le droit d’auteur exerçait sur les esprits perd peu à peu son efficacité. Il n’a plus le pouvoir de nous aider à nous représenter le monde, en particulier dans l’environnement numérique. D’où une débauche de moyens répressifs pour le faire respecter, puisque les individus n’intériorisent plus l’impératif d’en suivre les prescriptions.

C’est la raison pour laquelle le geste de Gallimard a quelque chose de profondément suicidaire. En s’attaquant de cette manière à Publie.net, il ne peut que contribuer à affaiblir encore davantage la légitimité du droit d’auteur et le transformer en repoussoir pour des masses d’internautes.

A cet égard, il faut aller lire le billet « Démolir Gallimard« publié par Laurent Margentin sur son blog, dont la virulence devrait donner à réfléchir au Roi des éditeurs :

Le problème Gallimard existe, étonnante démonstration hier: il consiste en la mainmise exercée par l’éditeur sur tant et tant d’auteurs majeurs du vingtième siècle au nom du droit d’auteur, qui est devenu un droit d’éditeur plutôt, et même un droit Gallimard […]  L’hégémonie de la littérature sanctuarisée et du droit Gallimard est un obstacle majeur qu’il est impossible de contourner. Il s’agit bel et bien de démolir Gallimard au nom du droit à la création, au nom de l’avenir de la littérature qui, désormais, ne peut plus se renouveler dans le cadre juridique sur lequel Gallimard assoit son pouvoir et est décidé à le défendre par tous les moyens – sa fortune le lui permet.

En lisant ce type de commentaires hier dans la blogosphère et sur Twitter, on se rendait bien compte qu’une sorte de cap a été franchi avec cette affaire, qui pourrait bien être un point de non retour pour beaucoup.

A titre personnel, je dois dire à quel point François Bon et Publie.net ont été des éléments décisifs dans ma réflexion sur la création et le droit dans l’environnement numérique. C’est en découvrant le nouveau modèle de contrat mis en place par François pour Publie.net que j’ai commencé à creuser la question du contrat d’édition. Et c’est en approfondissant cette question que j’ai pris peu à peu conscience que j’étais devenu un auteur à force d’écrire en ligne. Ayant par la suite eu la chance de croiser François à plusieurs reprises, j’ai été impressionné par l’intégrité du personnage et la force de l’éthique qui l’anime. Cela fait partie des rencontres qui comptent et qui donnent du sens à un engagement.

Après une affaire comme celle-ci, que faire ? Car on ne peut se contenter de lancer quelques tweets et d’écrire un billet.

Il me semble important d’essayer de donner corps à l’idée de traductions libres d’oeuvres du domaine public que j’avais lancée en janvier, et notamment à la traduction d’Ulysse de Joyce, entré dans le domaine public en France cette année. C’est un projet difficile à réaliser, mais mon envie de le mener à bien est à présent décuplée, car figurez-vous que c’est Gallimard qui possédait les droits de traduction en français pour cette oeuvre et cette fois, ils ne pourront rien faire pour l’empêcher !

Par ailleurs, je pense que la meilleure façon d’aider François et Publie.net en tant qu’auteur, c’est de lui proposer des textes pour enrichir son catalogue. Il y a quelques mois, Hubert Guillaud, qui dirige la collection Washing Machine sur Publie.net, m’a proposé de réaliser un livre numérique à partir des billets publiés depuis trois ans sur S.I.Lex. Pour diverses raisons, je n’ai pas pu trouver le temps de me consacrer autant que je l’aurais voulu à ce projet, qui s’avère beaucoup plus complexe que je ne le pensais, car on ne transforme pas aisément le contenu d’un blog en un livre.

Néanmoins, je tiens à présent plus que jamais à mener à bien ce projet et il est possible que le rythme de publication des billets dans S.I.Lex ralentisse dans les semaines qui viennent pour que je puisse me donner le temps d’avancer avec Hubert sur ce chantier.

Par ailleurs, le meilleur moyen de soutenir Publie.net, c’est d’acheter les eBooks que la plateforme propose. Je rappelle d’ailleurs à mes collègues bibliothécaires que Publie.net constitue l’un des rares éditeurs à proposer une formule d’abonnement intéressante pour les bibliothèques et que pour cela aussi, il importe de le soutenir.

Le mot de la fin à Daniel Bourrion ;-)


22 réflexions sur “Le Roi est nu !

  1. Ulysse n’est peut-être pas le meileur choix dans ce contexte: difficile à lire, à traduire, prestigieux mais peu lu, en particulier parce qu’il n’est pas prescrit scolairement. Si l’objectif est de bousculer le paysage sur le plan économique (contre les incumbents), il faudrait chercher les titres qui, juridiquement accessibles, representent un chiffre d’affaire significatif pour Gallimard (et consorts).

    1. A mon avis, d’ailleurs et si je puis compléter, ils ne sont pas nombreux. Aucune des 50 meilleures ventes en poche en 2011 n’est un livre libre de droit. Celui qui s’en approche le plus est l’Etranger, qui sera accessible en… 2031.
      S’il y a concurrence du moustique contre le bulldozer, c’est plus dans la longue durée: l’image des incumbents se dégrade et certains jeunes auteurs se tourneront vers publie.net plutôt que vers Gallimard, malgré ou peut-être à cause de l’écart de prestige. Le prestige, c’est comme la poussière, ça fait éternuer.
      Si Gallimard n’arrive plus à récupérer les auteurs de demain, ils deviennent plus ouvertement rentiers. Or la rente, on sait comment ça finit : toujours mal! Une guerre, une dévaluation, un ministre qui tousse, tout menace la Rente.
      Mais bref, tout ça prendra du temps…

  2. Bon, maintenant qu’on a bien tapé (à raison) sur #Gallimerde, on pourrait peut-être aborder le fond de la question ?

    François Bon (que je ne connais pas) a tenté de proposer une retraduction d’un ouvrage qu’il pensait (à tort) être dans le domaine public. Bravo à lui.

    Mais cette traduction, s’apprêtait-il à la laisser diffuser Librement — sous une licence alternative, par exemple ? Que nenni : il aspirait à la distribuer pour un prix modique (ce qui ne me pose aucun problème), SOUS LE RÉGIME DU DROIT D’AUTEUR PAR DÉFAUT, à savoir « tous droits réservés ». Et _là_, ça me pose un problème considérable. Quel que puisse être son talent de traducteur et sa légitimité à revendiquer un droit (moral ou patrimonial) sur son adaptation, nous assistons bien là à une PRIVATISATION DE FAIT d’une œuvre du domaine public (du moins le croyait-il).

    Et que l’on nous épargne les arguments misérabilistes du style « les auteurs et les traducteurs doivent bien vivre ». L’utilisation de licences Libres n’empêche absolument pas de faire des bénéfices (au contraire, elle les encourage). Autoriser son prochain à reproduire (voire — sacrilège — réaliser des œuvres dérivées à partir de) ses travaux est une attitude éthique et citoyenne, non un sacrifice inconscient et fanatique. Et dans le cas contraire : imaginons que ce soit un simple citoyen qui ait copié la traduction de M. Bon — se serait-il retrouvé poursuivi en justice pour délit de contrefaçon ? Rien ne permet de l’exclure.

    Alors oui, tapons sur Gallimard, leur égoïsme et leur mercantilisme éhonté, tant qu’on veut. (Il ne me semble pas avoir assisté, hélas, à une bronca comparable lorsque les mêmes #Gallimerde s’en sont pris à Wikisource de façon on ne peut plus ridicule il y a trois ans.) Mais **défendre**, sous prétexte de « petite maison indépendante » ou d’auto-édition, la démarche de M. Bon ? Cela se fera sans moi.

    1. Non, je ne peux pas être d’accord avec vous, au nom même des principes de liberté des auteurs que je défends.

      J’ai proposé de mon côté de lancer un projet de traductions libres des oeuvres du domaine public, qui me semble important pour libérer ces textes.

      Néanmoins contrairement à ce que vous dites, réaliser une traduction d’un texte du domaine public, c’est créer une nouvelle oeuvre (une oeuvre dérivée, nous dit le droit), avec un apport incontestable d’originalité. Dans ce cas, il revient à l’auteur de la traduction, et à lui seul, de décider sous quel régime juridique il entend le placer. Il peut décider de renoncer à tous ses droits, avec une licence CC0, par exemple ; il peut choisir une licence plus au moins ouverte et je ne vois rien de choquant à ce qu’il veuille copyrighter et commercialiser sa création.

      C’est d’ailleurs aussi à cela que sert le domaine public et cela fait partie de sa valeur économique.

      François Bon a d’ailleurs plusieurs fois écrit que la réédition de classiques du domaine public ou les traductions jouent un rôle important dans le modèle économique de Publie.net. Je vous conseille d’ailleurs de lire ce billet, dans lequel François explique sa conception du modèle économique de l’édition numérique, en faisant un lien avec la dimension collective de ce type d’entreprise qui fait écho à des choses importantes pour moi : http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2765

      Je pense que vous vous trompez de cible : le problème dans cette affaire, c’est avant tout l’exclusivité, que revendique Gallimard et pas le copyright en lui-même.

      Par ailleurs, la traduction de François est à présent disséminée aux quatre vents et je doute fort qu’il attaque les personnes qui ont mis en ligne les fichiers.

      Donc non, impossible de vous suivre sur cette ligne. Ce n’est pas ma conception du domaine public et ce n’est pas ma conception surtout de la liberté de choix des auteurs, qui est au coeur même des licences libres que je soutiens.

      1. Je partage entièrement votre combat pour la « liberté des auteurs » à décider des modalités de diffusion du fruit de leur travail, fût-il dérivé d’un ouvrage du domaine public. Je ne souhaite simplement pas défendre en priorité ceux qui, faisant le choix (là où rien ne les y oblige) du « tous droits réservés », transforment de fait leur concitoyens en délinquants potentiels. (J’y reviens dans un instant.)

        Le texte de M. Bon que vous m’indiquez, n’aborde aucunement ce problème social de fond : il se contente de brandir beaucoup de bons sentiments, d’idées souvent pertinentes quoiqu’un peu vagues, des questions techniques (formats, structure) qu’il semble trouver fondamentales mais qui ne me semblent qu’assez accessoires… et, surtout, cette sempiternelle confusion entre Libre et gratuit — confusion que je lis également dans votre intervention ci-dessus, où vous semblez mettre en opposition le choix du Libre et le choix de « commercialiser » son travail.

        Vous « doutez fort » que M. Bon attaque les personnes qui auront illégalement reproduit sa traduction (déjà elle-même illégale, mais ce n’est pas la question que je soulève) ; cela me semble effectivement très improbable. Mais si nous ne devons compter que sur la tolérance ou l’ouverture d’esprit des ayants-droit pour ne pas vivre dans un climat permanent de soupçon, de terrorisme judiciaire et de délinquance involontaire, c’est absolument insuffisant.

        Du reste, les pétitions de principe importent moins que les actes. Si le « business model » de M. Bon doit reposer sur la diffusion d’ouvrages tous-droits-réservés (à plus forte raison dérivés d’ouvrages du domaine public), alors ce modèle me semble contestable, et il me semble incongru de le défendre dans le cadre d’un discours militant de promotion du domaine public — comme vous le faites en juxtaposant, dans un même article, votre proposition de traductions Libres d’ouvrages du domaine public, et votre défense de M. Bon. Si l’une et l’autre position me semblent justifiées, l’amalgame entre les deux me semble peu heureux.

        Autre raccourci de votre part : je n’ai dit à aucun moment que le « copyright » est, « en lui-même », un problème. Je soutiens absolument le principe que tout auteur ait des droits (en particulier moraux) sur son travail, et d’ailleurs vous n’êtes certainement pas sans savoir que les licences Libres reposent toutes sur un « copyright » fort et clairement établi. Alors oui, les clauses d’exclusivité, les systèmes de rentes mis en place par l’industrie culturelle de masse, les cessions plus ou moins obligatoires de droits patrimoniaux (voire de copyright, dans les pays anglo-saxons), posent des problèmes considérables et il convient de les dénoncer. Mais je ne vois là que des épiphénomènes — si gênants soient-ils — du « tous droits réservés » par défaut, qui fait de toute reproduction (même partielle ou lointainement dérivée) un délit de contrefaçon ; délit dont nous nous rendons tous, peu ou prou, coupables.

        Ce mécanisme injuste est nuisible à la société dans son ensemble et il incombe de la responsabilité de tout citoyen un tant soit peu « engagé », de ne PAS y contribuer, volontairement ou non. Et puisque les auteurs sont (ou doivent être) libres de choisir, leur responsabilité n’en est que plus importante.

        1. Bonjour Valentin,

          « Les auteurs doivent être libres de choisir, mais s’ils ne font ce que je dis ils ont tort ». C’est un peu le sentiment que m’inspire votre dernier paragraphe.

          Nous serions tous coupables de contrefaçon ? Désolé, je n’ai pas l’habitude de photocopier des livres.

          Vous défendez votre vision, vous diffusez vos oeuvres de façon libre, c’est tout à votre honneur. Mais de grâce, laissez le droit aux autres auteurs de penser différemment. Ce n’est pas parce qu’ils ne partagent pas votre opinion qu’ils ont tort. Ou que vous avez raison.

          Grégoire.

  3. Hello,
    Bizarre que la traduction de François Bon soit « protégée » par des DRM. En êtes vous sûr ?
    Cela va à l’encontre de ses positions.
    Les DRM sont une calamité.
    Sinon, très bon article.

  4. « Hubert Guillaud… m’a proposé de réaliser un livre numérique à partir des billets publiés depuis trois ans sur S.I.Lex…. projet qui s’avère beaucoup plus complexe que je ne le pensais, car on ne transforme pas aisément le contenu d’un blog en un livre. »

    Je trouve l’idée d’Hubert Guillaud très bonne et je partage votre constat sur la difficulté (relative) de créer un ebook à partir des contenus d’un blog.

    Pour information :
    Le Center for History and New Media de l’Université de Washington développe un plugin WordPress, Anthologize, qui permet de générer facilement un livre électronique à partir des contenus d’un site/blog sous WordPress. Cet outil est en version alpha et le fichier epub produit en sortie n’est pas entièrement conforme à la spécification ePub (suite aux tests que j’ai effectués, le fichier n’était même pas lisible sur ma liseuse…). En revanche, même s’il est imparfait, il reste extrêmement pratique et précieux pour créer la structure du livre et obtenir en quelques clics un premier jet au format epub. Ensuite, si on veut un fichier bien propre, valide et compatible, il faut mettre les mains dans le cambouis, selon l’expression consacrée, c’est-à-dire aller dans le code (mais c’est surtout du xml tout simple, de l’html très classique et une pincée de css… et on peut s’aider d’un logiciel comme Sigil) et aussi dans le texte des spécifications ePub sur le site de l’IDPF (mais il existe aussi des tutoriels bien faits sur le web).
    Malheureusement Anthologize n’est bien sûr pas utilisable sur un blog comme scinfolex, hébergé sur la plateforme WordPress.com. Dans ce cas la seule solution que j’entrevois serait d’exporter tout le contenu du blog en xml (Tools > Export), pour l’importer ensuite dans un wordpress auto-hébergé, en local (si c’est juste le temps de préparer l’ebook) ou sur un hébergement mutualisé (si une migration est envisageable).

    Sinon il y a aussi la possibilité de passer par du copier/coller dans un traitement de texte puis un convertisseur de type ODT -> EPUB (par ex. http://extensions.services.openoffice.org/en/project/Writer2ePub). A tester, mais il y a fort à parier que, même avec cette solution, on ne puisse pas faire l’économie de quelques adaptations ou retouches dans le fichier ainsi produit.

    Pour une liste plus large d’outils voir http://www.ebouquin.fr/2010/02/04/comment-creer-un-fichier-epub/

    Un bon tutoriel pour créer un fichier epub : Epub Format Construction Guide http://www.hxa.name/articles/content/epub-guide_hxa7241_2007.html

    Merci pour votre article, et pour tous les autres, que je lis régulièrement avec intérêt.

    1. Bonjour,

      Merci pour ces précisions (et pour vos lectures de S.I.Lex).

      A vrai dire, la difficulté pour réaliser un livre à partir des billets d’un blog n’est pas tellement technique, mais éditoriale. Les billets que j’écris sont en général liés à une actualité donnée. Même si j’essaie toujours de replacer les choses dans une perspective plus générale, les billets ne gardent pas toujours une très grande valeur, une fois que le temps a passé. Par exemple celui-ci, que j’ai écris sur l’affaire Publie.net/Gallimard n’aurait pas vraiment sa place, je pense, dans un eBook compilant des billets.

      Il y a 222 billets dans S.I.Lex, mais j’ai constaté que seuls une soixantaine gardaient une importance réelle et méritaient d’être publiés au sein d’une anthologie. Il va cependant me falloir en réécrire beaucoup, à la fois pour les actualiser et pour rendre leur propos plus général. Au final, cela fait une somme de travail considérable, pour laquelle j’ai du mal à dégager le temps nécessaire.

      Et c’est un autre problème épineux de l’exercice : pendant que je travaille au livre, le blog ne peut pas s’arrêter. Les billets que je publie me demande beaucoup de temps de recherche et d’écriture. Où trouver celui de faire un livre, même s’il ne s’agit que d’une compilation ? On touche là à une question de modèle économique, en tant qu’auteur, qui n’est pas facile à résoudre.

      Votre outil m’intéresse néanmoins, mais il faudrait que je fasse migrer mon blog sur mes propres serveurs pour cela, projet également que je repousse depuis des mois, faute de temps.

      En tout cas, réaliser un livre à partir d’un blog m’oblige à me poser des questions très intéressantes et très profondes sur la valeur de ce qui s’écrit en ligne et sur la différence avec la forme du livre. Je pense ne fait que le blog est au final davantage un moyen d’action, alors que le livre, si l’on veut qu’il ait un sens sous cette forme, nécessite de produire des contenus plus pérennes.

      Merci pour votre commentaire et désolé de m’épancher un peu dans cette réponse, mais ce sont des questions qui me travaillent beaucoup en ce moment !

      Calimaq

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