Jean-Luc Mélenchon, YouTube et la police privée des plateformes

Jean-Luc Mélenchon a longtemps tenu un des blogs les plus lus en France et pour cette campagne présidentielle, il a choisi d’investir YouTube en publiant des vidéos sur une chaîne « Place au peuple », qui rencontre un succès croissant. Accusant régulièrement les médias de ne pas lui accorder une place suffisante, Mélenchon a trouvé là un canal de diffusion puissant, lui permettant de toucher le public plus directement. Mais la plateforme possédée par Google a aussi ses désavantages, comme le montre la dernière vidéo postée hier par le candidat.

 Dans les premières minutes, Jean-Luc Mélenchon explique en effet que sa chaîne a failli disparaître, suite à des plaintes qui auraient été adressées à la plateforme par la radio France Inter pour violation du droit d’auteur. La chaîne de Jean-Luc Mélenchon comporte en effet une playlist « Émissions et passages médias » où sont repris des extraits d’interviews du candidat. On y trouve de nombreux passages d’émissions de radio et de télévision (dont France Inter, effectivement).

Mélenchon explique avoir reçu deux avertissements pour reprise de contenus produits par France Inter, sachant que sur YouTube, trois avertissements entraînent la fermeture de la chaîne. Il affirme que France Inter aurait intentionnellement cherché à provoquer cette sanction en « téléphonant directement à YouTube », alors qu’en général, un accord amiable est trouvé avec les titulaires de droits pour la reprise d’enregistrements. Mais sur Twitter, le journaliste Olivier Benis a posté une longue suite de messages dans lesquels il conteste ces accusations, au motif que ce serait le système automatique de filtrage de YouTube, Content ID, qui aurait effectué ces signalements, sans intervention directe de France Inter. Il accuse en substance Mélenchon d’instrumentaliser cet événement pour faire du buzz, se placer en position de victime et faire passer la radio pour un censeur.

Que doit-on en penser ? Il est difficile de le dire, car la gestion des réclamations sur Youtube est profondément opaque, comme j’ai souvent eu l’occasion de l’écrire sur ce blog. Il existe deux façons pour des contenus d’être signalés et retirés pour violation du droit d’auteur : soit les ayants droit font eux-mêmes manuellement une réclamation en utilisant la procédure de signalement mise en place par YouTube, soit c’est le robot Content ID qui repère automatiquement la correspondance entre une vidéo et une base d’empreintes fournies par les titulaires de droits.

On trouve plusieurs versions contradictoires de l’arrière-plan de cette histoire. 20 minutes et VSD ont consacré des articles à l’affaire et selon les versions, il est question à l’origine soit d’un signalement manuel de France Inter, soit d’un signalement automatique infligé par le « Robocopyright » de Youtube (voir ce post qui fait la synthèse). Mais visiblement, il y a eu ensuite des négociations entre l’équipe de campagne de Mélenchon et la radio, qui ont permis d’aboutir à un compromis, comme on peut le lire dans l’article de 20 minutes :

  • France Inter a-t-elle menacé, sans échanger un mot avec son équipe, l’avenir de Mélenchon sur YouTube ? Non

Au regard des échanges par SMS et par mails auxquels 20 Minutes a eu accès, ce n’est pas le cas. Le 7 janvier, constatant que les deux vidéos ont été supprimées à la demande de la radio, un membre de l’équipe de Mélenchon envoie un mail pour tenter de négocier : « Je vous propose deux solutions, en fonction des objectifs que voulez atteindre », peut-on lire. Or, contrairement à ce qu’a affirmé l’entourage de Mélenchon et Mélenchon lui-même, la radio a précisé dès le 11 décembre par texto la marche à suivre en matière d’utilisation de leur contenu.

La conversation se poursuit, une solution est finalement adoptée : France Inter autorise Mélenchon à diffuser son contenu (à condition de mentionner la source et de renvoyer vers le site) et accepte de lever ses réclamations auprès de YouTube. « Des conditions parfaites », conclu le militant chargé du numérique auprès du député européen.

Même si l’histoire a pour origine un signalement automatique, et non une intervention volontaire de France Inter, cela ne signifie pas pour autant que ce qui s’est passé n’est pas grave et ne se rapproche pas d’une forme de censure. Jean-Luc Mélenchon vient juste de faire connaissance avec la « police privée » du droit d’auteur qui sévit sur une plateforme comme YouTube et que des milliers de créateurs de contenus subissent chaque jour.

En juillet dernier, le vidéaste Mister JDay m’avait invité à participer à une vidéo dans laquelle il explique le fonctionnement de Content ID et montre parfaitement les abus de ce système automatisé d’application du droit d’auteur, notamment l’asymétrie flagrante entre les utilisateurs de la plateforme et les ayants droit. Il est possible de contester une réclamation automatique infligée par le robot, mais au final, ce sont les ayants droit qui gardent la faculté de maintenir ou de retirer leur plainte. Or dans de nombreuses hypothèses, la réutilisation de contenus peut être légitime, notamment pour la réalisation de parodies ou pour la citation d’extraits à des fins d’illustration ou de commentaire. Des milliers de créateurs subissent chaque jour cette forme de « privatisation » de la police et de la justice, qui établit un régime de censure larvée sur YouTube.

Ce qui arrive à Jean-Luc Mélenchon n’est donc sans doute pas la conséquence d’une persécution exercée par les médias, mais plutôt la conséquence d’une dérive très banale, reflétant le triste état de la liberté de création et d’expression sur les grandes plateformes centralisées. Mélenchon explique cependant que sa chaîne ne sera pas supprimée, parce que son équipe est en contact direct avec YouTube et qu’ils sont parvenus à faire en sorte que les signalements n’aboutissent pas à la suppression de la chaîne.

Cette issue peut paraître raisonnable, mais en réalité elle n’est pas particulièrement réjouissante et on peut difficilement y voir une victoire pour la liberté d’expression face à la censure.  En effet, si Mélenchon a pu obtenir le maintien de sa chaîne, c’est en raison de sa notoriété et parce que YouTube (et France Inter…) auraient eu beaucoup à perdre en termes d’image si la procédure avait été poussée à son terme. Mais pour les internautes qui ne sont pas dans une telle position de force, ces largesses n’existent pas et ce sont de très nombreuses vidéos qui disparaissent chaque jour silencieusement, sans que les créateurs ne puissent rien faire, y compris quand ils sont dans leur bon droit. Cette affaire jette au final une lumière crue sur le régime de justice privée mis en oeuvre par YouTube, qui s’arroge le droit de gracier discrétionnairement les uns et de punir les autres.

France Inter n’est cependant pas innocente dans cette affaire et je n’écris pas ce billet pour prendre leur défense. En effet, ce n’est pas YouTube qui décide d’infliger des sanctions automatisées de son propre chef, il ne fait que répercuter les paramétrages indiqués par les ayants droits sur Content ID. En cas de repérage d’une correspondance, chaque titulaire peut en effet choisir entre 3 options : faire retirer la vidéo par le robot et infliger une sanction ; laisser la vidéo en ligne, mais lui appliquer une monétisation publicitaire ou s’approprier celle mise en place par l’utilisateur ; ne rien faire et laisser passer le contenu. Car derrière chaque algorithme, il faut avoir conscience qu’il y a toujours la décision d’une personne …

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Les médias en France sont d’ailleurs particulièrement restrictifs en matière de reprise d’extraits de leurs émissions. Mister JDay avait fait une autre vidéo en juillet 2015 pour montrer que les chaînes de télé, publiques ou privées, infligent des sanctions quasi systématiquement contre les créateurs sur YouTube qui veulent reprendre des images, même à des fins de critique et d’analyse. Par contre, les télés ne se gênent pas généralement de leur côté pour reprendre des extraits de vidéos de YouTubeurs, le plus souvent sans leur demander leur autorisation.

La mésaventure arrivée à Jean-Luc Mélenchon n’est qu’une illustration d’un problème beaucoup plus général de collusion entre les ayants droits et des plateformes centralisées comme YouTube, avec de lourdes répercussions sur l’exercice de la liberté d’expression et de création. Je vais prendre un autre exemple pour mieux le faire comprendre : le Youtubeur Mozinor, suivi par plus de 100 000 abonnés, est réputé pour les parodies et les détournements qu’il réalise à partir de contenus protégés. Mais il a régulièrement affaire au Robocopyright de YouTube qu’il ne craint pas de défier en le tournant en ridicule.

Il y a quelques jours, Mozinor a reposté une ancienne vidéo intitulée « Titanic Park », dans laquelle il détourne de manière hilarante des passages du film Titanic de James Cameron. La première fois qu’il a publié cette vidéo, c’était en 2007 et cela lui avait valu de voir sa chaîne supprimée suite à une plainte des ayants droit. Dix ans plus tard, il a décidé de tenter à nouveau sa chance, en espérant que sa vidéo passerait. Or hélas, le robot s’est montré une nouvelle fois sans pitié et la vidéo a été supprimée. Impossible de la lire et elle porte la mention : « This vidéo contains content from FOX, who has blocked it in your country on copyright grounds ».

On peut heureusement encore voir cette vidéo sur DailyMotion – plateforme où un robot sévit également, mais de manière plus relâchée, ce qui en fait un refuge pour beaucoup de vidéastes. Prenez le temps de la visionner et vous verrez que ce montage constitue à l’évidence une parodie, ce qui signifie que sa réalisation était parfaitement légale en vertu d’une exception au droit d’auteur figurant dans la loi française. On aboutit donc à une situation proprement ubuesque, mais ô combien symptomatique : Jean-Luc Mélenchon ne subira pas de sanction, alors que la reprise des extraits sur sa chaîne constituait bien une infraction au droit d’auteur, tandis que Mozinor, qui était dans son bon droit, va endurer à nouveau un retrait injuste, avec sans doute des conséquences négatives pour sa chaîne.

Comment sortir d’une telle situation d’injustice ? De plus en plus de vidéastes sur YouTube revendiquent que la loi soit modifiée pour reconnaître incontestablement un droit à la citation audiovisuelle, aussi fermement pour les images que ce qui existe pour l’écrit. Par ailleurs, cela fait des années qu’une association comme la Quadrature du Net dénonce la transformation des plateformes en agents de police privée, qui au nom de la protection du droit d’auteur, obtiennent des pouvoirs de censure démesurés, prenant le pas sur les juges et la loi.

Il se trouve que ces derniers jours, La France Insoumise, le mouvement qui soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle a publié un livret intitulé « Pour de nouveaux droits et libertés numériques » synthétisant leurs propositions en la matière. On y trouve beaucoup de mesures progressistes intéressantes, comme la priorité pour le logiciel libre, la défense de la neutralité du net, la reconnaissance du domaine public, et jusqu’à la suppression de la Hadopi et la légalisation du partage non-marchand. Une section dénonce aussi l’emprise des grandes plateformes sur Internet et insiste sur l’importance de renforcer les droits des utilisateurs. Ce que nous apprend toute cette histoire, c’est que cela passe aussi par la reconnaissance du droit à la citation audiovisuelle et à la parodie, indispensables pour la liberté d’expression et de création, avec des mesures fortes pour faire cesser les abus des systèmes de filtrage automatisés.

Il est urgent de prendre conscience de ces problèmes, car la situation pourrait encore se dégrader, notamment à cause de la réforme en cours du droit d’auteur au niveau de l’Union européenne. Le projet de nouvelle directive élaboré par la Commission européenne contient en effet une disposition qui imposerait de manière générale aux plateformes de mettre en place des systèmes de filtrage automatisés, à l’image de celui qui sévit sur YouTube. Il existe aujourd’hui encore quelques espaces qui ne sont pas soumis à l’emprise des robocopyrights (Twitter, Flickr, GitHub, Wikipédia, etc.). Mais si cette directive passe en l’état, il n’y aura plus moyen d’y échapper. Un groupe d’eurodéputés, parmi lesquels la représentante  du parti Pirate Julia Reda, a lancé cette semaine une campagne pour inciter les citoyens à écrire aux députés pour faire barrage à cette mesure. La Quadrature du Net soutient cette initiative et il est important de se manifester maintenant pour espérer bloquer cette nouvelle dérive répressive.

A défaut, on voit bien quelles seraient les conséquences : une liberté d’expression et de création réservée à ceux qui auraient le moyen d’en obtenir le privilège auprès des plateformes et des ayants droit, tandis que la masse des créateurs seraient soumis à l’arbitraire du filtrage automatisé. La censure a changé de visage en ce début de 21ème siècle : elle n’est plus uniquement le fait de médias qui chercheraient à museler des hommes politiques. Elle s’exerce sourdement à grands coups d’algorithmes et elle vise à ce que le plus grand nombre n’accède pas à l’exercice concret de la liberté d’expression, alors que c’était une des promesses originelles d’internet.

PS : je ne résiste pas à la tentation de terminer en postant ci-dessous ce remix d’un discours de Jean-Luc Mélenchon passé avec brio à l’auto-tune sur la chaîne YouTube Khaled Freak. Il semblerait qu’il ait échappé aux réclamations des ayants droit et à la surveillance du Robocopyright (mais pour combien de temps ?).

PPS : Le vidéaste Dany Caligula rebondit sur cette affaire pour interpeller le candidat Mélenchon sur les questions de censure sur les plateformes et la réforme du droit d’auteur. Il l’invite notamment à rencontrer des YouTubeurs pour évoquer avec eux ces questions et intégrer des propositions à son programme.


34 réflexions sur “Jean-Luc Mélenchon, YouTube et la police privée des plateformes

  1. Les robocopyrights ont tout de même un bon côté. Ils tendent à garantir la sécurité des « transgresseurs ». Ceux-ci risquent peu de se retrouver avec un procès sur le dos. Les ayants droits se tournent vers la plate forme pour faire respecter leurs droits et s’en contentent.

  2. Bonjour,
    Merci pour ces infos. Et par ailleurs aux temps pour nous utilisateurs ordinaires d’Internet, qui sait que ces trucs existent ? Lorsque la censure tombe il est tout naturel de penser que cela provient des supposés ayants droits à notre époque où TOUT, même la pensée, tend à être «propriété» de quelqu’un ! Là il était tout naturel pour JL Mélenchon d’y voir l’action de France Inter. À sa place j’aurais pensé la même chose.

    1. Par contre dans sa vidéo JLM parle des difficultés qu’il a avec TF1 pour la rediffusion du lancement de sa campagne. Et la réaction de TF1 qui refuse n’est pas compréhensible.

  3. On peut se passer aussi de Youtube et laisser ses vidéos sur site ordinaire. Il faut pour ça installer quelques fichiers exécutables en plus des vidéos sur le serveur.
    Inconvénient : Les fichiers vidéo même en *.flv sont très lourds. Il faut aussi se les préparer sois même mais pour se libérer de la censure n’est-ce pas la solution ?

    1. J’AJOUTE que pour être indépendant,
      Sur un serveur de site «domaine» ou de site personel il suffit de créer un répertoire vidéo (Video par exemple) à la racine (ou ailleurs sauf que ça allonge encore les adresses waîbe!)
      Dans ce répertoire il faut mettre ses vidéos (les liens pointeront sur le fichier vidéo choisi) et les fichiers exécutables shockwave flash *.swf par exemple dont un player. Un fichier javascipt pour flash type SWFObject est aussi nécessaire.
      AINSI VOS VIDÉOS DEVIENNENT INCENSURABLES puisqu’elles sont sur votre site,
      :-) On peut ne pas dépendre de youtube ! :-)

      1. Normalement on est plus obligé d’utiliser des player flash, tous les navigateurs sont sensés avoir de bon supports du HTML5

  4. Donc en participant à une émission de radio un intervenant perd le droit de diffuser son intervention sur un autre support ou radio à la condition de le partager avec le support initial ou d en préciser le nom de la radio qui a concu l’émission. Je ne trouve pas ça choquant et JLM n’avait rien à craindre à respecter ce droit.

    1. Je ne sais pas si ce point a été tranché par la justice, qui a les droits sur une émission ou on est interviewé. Je me demande en particulier pour le cas ou on ne diffuse que ses propres propos

      1. Les personnes interviewées ont un droit à l’image. Mais ici, on est dans le cas où une personnalité publique est en représentation et donc le droit à l’image ne s’applique pas, car il n’est pas question de protection à la vie privée, à laquelle le droit à l’image est subordonné.

        De toutes façons, même si le droit à l’image s’appliquait, il n’en reste pas moins que France Inter est titulaire d’un droit voisin du droit d’auteur pour avoir fixé ces séquences d’images et de sons dans un enregistrement. C’est un droit de producteur d’oeuvres audiovisuelles.

        Donc en droit pur, Mélenchon ne pouvait pas reprendre ces contenus, même s’il ne prenait que les extraits le concernant. C’est cette couche de droits voisins qui s’y oppose.

  5. D’après ce que je lis entre les lignes de l’article de 20 minutes publiés ici même, France Inter a effectivement eu une action auprès de youtube et ce n’est pas une action automatisée d’un robotcopyright:

    « France Inter autorise Mélenchon à diffuser son contenu (à condition de mentionner la source et de renvoyer vers le site) et accepte de lever ses réclamations auprès de YouTube.  » Il y a bien eu des réclamations auprès de youtube.

    1. L’article de 20 minutes n’est pas si clair. Une réclamation peut être infligée automatiquement ou manuellement. Le terme en lui-même de « réclamation » peut difficilement nous renseigner sur le fait qu’elle émane de Content ID ou pas. Ici ce qui nous est dit, c’est que France Inter a finalement accepté de lever les réclamations après discussion avec l’équipe de campagne de Mélenchon.

      Olivier Benis laisse entendre dans ces tweets que les réclamations de France Inter sont toujours « automatiques » ou « semi-automatiques » https://storify.com/olivierbenis/jean-luc-melenchon-est-parfois-une-drama-queen-et-

      Je vois pas trop ce que peux vouloir dire « semi-automatique » par contre. Peut-être qu’il y a une équipe qui vérifie les réclamations infligées par le robot pour confirmer qu’il n’y a pas eu d’erreur.

      Bref, à ce stade, je dirai qu’on peut difficilement savoir encore ce qui s’est produit exactement.

        1. Effectivement, Arrêt sur Images confirme également qu’il y aurait eu réclamation volontaire de la part de France Inter http://www.arretsurimages.net/breves/2017-01-15/YouTube-droits-d-auteur-controverse-entre-Melenchon-et-France-Inter-id20393

          Cela ne change cependant pas fondamentalement le fond de la question. Mélechon va ici pouvoir continuer à diffuser ces vidéos et à profiter de sa chaîne, là où des centaines de créateurs subissent de leur côté l’action du filtrage automatisé (et aussi parfois les réclamations des ayants droit), sans pouvoir riposter y compris lorsqu’ils sont dans leur bon droit.

          C’était l’essentiel de ce que je voulais dire dans ce billet.

          1. J’avais bien compris, d’où mon intérêt pour ce billet. C’est en effet une question importante, à laquelle j’étais déjà sensibilisé mais sans être très bien informé. Encore merci !

  6. Il manque une précision dans votre rappel des faits, qui montre que le signalement n’a pas été fait automatiquement par le robot de Youtube. L’article de 20 Minutes précise que la vidéo de décembre n’avait pas été signalée la première fois, et que ce n’est que la deuxième fois que France Inter a décidé de sévir en signalant les 2 vidéos en une fois. C’est donc bien un signalement manuel.

    Ce qui est plus vicieux, c’est qu’aujourd’hui France Inter se plaint que l’équipe de Mélenchon n’a pas respecté la procédure de demande de réutilisation des images (cf. articles LCI / VSD). Or justement, l’article de 20 Minutes montre que France Inter avait refusé les images à Mélenchon en décembre.

    D’un côté, la chaine répond à l’équipe de Mélenchon en décembre que « Nous ne cédons pas les droits sur les vidéos produites par France Inter », et de l’autre, après signalement, elle dit en janvier que « Pour réutiliser un extrait d’interview, on demande une autorisation […] Ce qui s’est passé avec Jean-Luc Mélenchon, c’est que ce process n’a pas été respecté. » Vous sentez un peu le foutage de gueule ?

    Si France Inter ne respecte pas elle-même sa procédure de récupération des images, elle ne peut pas se plaindre après coup que l’équipe de Mélenchon passe outre la procédure.

  7. @buzz respecter les procédures de réutilisation ne signifie pas accepter toutes les demandes de réutilisation

  8. Cela s’entend, mais pourquoi faire obstruction aujourd’hui à la réutilisation des images alors que ça n’a jamais été le cas auparavant ? C’était peut-être plus un caca nerveux qu’une tentative de faire disparaître la chaine Youtube de Mélenchon, mais l’attitude générale de France Inter semble être à l’origine de cette situation : refus en décembre, signalement en janvier sans prendre contact préalablement avec Mélenchon pour négocier ce droit (ce qui a été fait au final, à l’initiative de l’équipe de Mélenchon).

    1. Je suis d’accord avec le fait que France Inter n’a pas agit pour le mieux ceci dit on ne peut pas dire qu’elle ne respecte pas ce qu’elle avait dit.

      Du point de vue de radio france (france inter ad minima et sans doute les autres stations, je n’ai pas vérifié), il y a eu un grand progrès du point de vue accessibilité des émissions diffusées, maintenant les podcast sont disponible sans fin, alors qu’auparavant ils étaient limité à 3 ans.

  9. « je ne résiste pas à la tentation de terminer en postant ci-dessous ce remix d’un discours de Jean-Luc Mélenchon »
    Non, cher ami, ce nest pas une tentation, c’est un pur plaisir !

    Le seul qui me semble avoir TOTALEMENT raison, c’est
    « la Quadrature du Net [qui] dénonce la transformation des plateformes en agents de police privée »

    Les arguties qui parlent d’algorithme/ censure humaine, plainte ou pas de France Inter, ressemblent à une revendication d’esclaves sur la longueur optimale de leurs chaînes.

    1. Le réel problème dans ce cas c’est la censure qu’elle soit humaine ou automatisée donc la position de la quadrature n’est qu’une réponse partielle au problème pour ce cas précis.

      1. Effectivement. Les propositions de la Quadrature portent davantage sur la défense du droit à la citation et à la parodie. Ici, Mélenchon n’a pas fait une citation au sens propre, vu qu’il a repris les contenus tels quels sans les inclure dans une oeuvre dérivée et sans les commenter.

        Mais nos propositions portent surtout sur le rôle des plateformes dans la publication des contenus et la manière dont leur intervention ne dégénère pas en une forme de police privée.

  10. Bon bah c’est fait, merci pour les commentaires qui ont relevé que France Inter a bien signale manuellement les 2 vidéos de Jean-Luc Melenchon d’une traite.
    Et j’ai rit d’Olivier Benis qui qu’une part cri au scandale en disant que c’était des signalements automatique et que (donc AUCUN journaliste et AUCUN chef n’intervient dans cette histoire à AUCUN moment).
    Et qu’après : Le fait que le signalement vienne de France Inter directement ou non importe peu en fait.
    Et qu’au final à du admettre sa défaite intérieurement en postant le lien de l’article de 20minutes qui a du mieux l’informer que le : on m’a dit que… lol
    Pour terminer, Le signalement de ces 2 vidéos n’ont qu’été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase hein ^^ parce que bon les médias dont plus France Inter aime bien chatiller Melenchon, déjà que le titre de la vidéo poste par France Inter sur Youtube avec Lea Salame à bien chauffer l’ambiance : *Jean-Luc Mélenchon : « Je me réjouirais de traiter avec Donald Trump »* et qu’ensuite donne le coup de grâce avec les signalements… badaboum! Ils l’ont bien chercher quand même. :D

    1. Pour le coup, Olivier Bénis ne faisait que donner sa vision des faits et ne prétendait pas avoir toutes les informations à sa disposition. Il s’est effectivement trompé sur deux points (menace réelle de suppression de la chaîne Youtube et démarche de signalement de la part du service communication de France Inter), mais il n’a pas hésité à le reconnaître par la suite sur son compte Twitter. Selon lui, il y a eu « indélicatesse des deux côtés ». Il reconnaît donc que France Inter n’est pas non plus toute rose dans l’histoire… Lorsqu’il est interrogé sur le caractère « orienté et non-représentatif de l’interview » donné à la vidéo de JLM chez Léa Salamé, il répond qu’il est « tout à fait d’accord » et rajoute : « De mon côté je SAIS que c’était une maladresse… Mais le mal est fait et la colère légitime. » Personnellement, je trouve ses réactions honnêtes. Ça change un peu des réflexes corporatistes à deux balles, qui en amènent certains à justifier tout et n’importe quoi au prétexte que ça vient d’un collègue.

      Pour finir, j’ai beau soutenir Mélenchon, je trouve dommage qu’il ait relancé cette polémique malgré la solution trouvée quelques jours auparavant… Mais nous nous éloignons du sujet de ce billet de blog, qui me semble plus important que cette tempête dans un verre d’eau.

      Sources :
      https://twitter.com/OlivierBenis/status/820665626687574017
      https://twitter.com/OlivierBenis/status/820666423777394690
      https://twitter.com/OlivierBenis/status/820731152382251013

      1. Oui, on peut aussi dire à la décharge d’Olivier Benis qu’il dit dans sa série de tweets qu’il estime qu’il serait normal que les personnes interviewées puissent reprendre les images dans lesquelles elles apparaissent.

  11. Très intéressant !!

    Pour des notes techniques: il existe déjà des plateformes de partage de vidéo décentralisées, basées sur les technologies peer-to-peer/bittorrent donc par nature bien plus résilientes à la censure. Elles sont utilisables mais naissantes, donc moins poussées et accessibles:

    http://peertube.diaspote.org/
    https://www.bitchute.com/ (un média privé… à surveiller donc)
    – et Zeronet avec le site Zerotube, plus technique, moins accessible
    – sans compter Mediagoblin, toujours en développement

    Cela ouvre de nouveaux problèmes que j’espère voir analysés sur ce blog :)

  12. Bonjour, cette histoire de possible censure pour des raisons de copyrights peut être embêtante.

    Un Parisien, M. Zirmi, a posté plus d’une centaine de vidéos sur lesquelles il appelle à l’aide et explique être victime de tortures électromagnétiques. Dans quelques vidéos, il scanne son cerveau qui bippe. Il prétend que la police refuse de prendre ses plaintes, en donnant des noms (j’ai moi-même appelé ce commissariat pour vérifier… résultat, le lendemain je trouvais une convocation de la police à mon nom dans ma boîte aux lettres…). Simon Zirmi s’exprime très mal (normal s’il est torturé) et fait des vidéos interminables que personne ne regarde…

    J’ai donc fait une vidéo-résumé (moins de 3 minutes : ) de ce qui lui arrive.

    Et là, notification d’atteinte aux droits à l’image de la CIA (1960) ! (droits prétendus détenus pas une petite société anglaise inconnue…) Je conteste et on me donne tort. Exception : en ce moment, je peux laisser la vidéo contre de la publicité pour l’ayant-droit. Sauf qu’à tout moment, la vidéo peut être supprimée…

    Cette forme de censure est préoccupante car on empêche la communication sur l’affaire Zirmi… Et on laisse un homme être torturé. La police et le parquet se taisent, les médias ont peur.

  13. Bonjour M. Aubert,

    Merci de bien vouloir supprimer sans délai vos publications (commentaires, vidéos) ayant trait à Simon Zirmi.

    Il s’agit d’une affaire complexe traitée en haut lieu et dans laquelle vous n’avez pas votre place.

    Merci pour le soutien que vous apportez à ce monsieur mais nous prenons tout en charge.

    Cordialement.

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