Les hasards m’ont fait retomber sur le tout premier billet de blog que j’ai écrit en février 2007. Ce n’était pas sur S.I.Lex, mais un peu avant sur le blog de la promotion DCB15 des élèves conservateurs de l’ENSSIB. C’était la première fois qu’une promo’ ouvrait un blog pour accompagner sa formation et nous devions cette initiative @dbourrion, notre « shaman numérique » devenu depuis le fameux Taiseux bavard d’Angers.
J’avais écrit ce premier billet pour inciter mes camarades et l’ENSSIB à adopter les licences Creative Commons pour diffuser nos mémoires et travaux d’étudiants. Cela ne s’est pas fait immédiatement, mais l’année suivante l’Ecole a choisi de permettre l’usage de ces licences pour sa bibliothèque numérique (merci en particulier à Elisabeth Noël !).
Je me souviens qu’à l’époque, j’étais un véritable illettré numérique (il avait fallu que Daniel m’aide à « plier » le billet, parce que je n’y arrivais pas…) Je ne savais quasiment rien des réseaux sociaux, ni des fils RSS. C’était il y a trois ans et cela paraît déjà une éternité (qu’on ne me parle pas des digital natives !). Je découvrais aussi le droit d’auteur, mais dans des manuels papier, dont très vite je me suis enfui pour lire en ligne, car je n’y trouvais pas ce que j’y cherchais.
C’est dans un numéro d’Actualités du Droit de l’Information de l’ADBS (merci @mbattisti64 !) que j’ai découvert les Creative Commons et je me souviens encore du bouillonnement dans lequel cela m’avait plongé !
Il m’a fallu ensuite plus d’un an pour me décider à ouvrir S.I.Lex.
Il faut un début à tout et c’est comme ça que cela a commencé. Parfois, c’est important de s’en rappeler.
PS : j’en profite pour vous recommander les questions/réponses Aspects juridiques de l’ENSSIB, qui sont très instructives.

Be Creative !
J’ai un peu le trac, puisque c’est ma première intervention sur ce blog (il serait temps…).
Je voudrais en fait attirer l’attention de toute la promotion DCB15 sur un état de fait qui me paraît assez paradoxal.
A plusieurs reprises au cours de l’année, nous avons eu des présentations du phénomène des archives ouvertes, insistant sur l’intérêt pour les bibliothèques de participer à ce mouvement.
Or de manière assez surprenante, l’ENSSIB ne dispose pas encore d’une archive ouverte qui nous permettrait de déposer nos travaux de recherche, afin d’en favoriser la visibilité.
Vous me direz que nos travaux finiront tôt ou tard (très tard…) par figurer dans la bibliothèque numérique de l’ENSSIB. Mais on ne peut comparer cette diffusion à des archives ouvertes. En effet, vous aurez remarqué que les pieds-de-pages de nos mémoires comportent la mention « Droits d’auteur réservés », ce qui limite sévèrement les possibilités de circulation de nos travaux.
A titre personnel, je vous avouerais même que voir figurer la mention « Droits d’auteur réservés » sur mon mémoire me pose un problème de conscience, car cette restriction n’est pas compatible avec mes convictions, ainsi qu’avec la vision que je me fais du partage du Savoir. La qualité d’auteur, je n’en veux pas !
J’ai donc demandé à l’ENSSIB que cette mention soit retirée pour que mon mémoire puisse être placé sous licence Creative Commons. Après tout, si nous sommes les auteurs de ces travaux, cela implique certaines prérogatives. Autant s’en servir !
Je ne sais pas si tout le monde connaît les licences libres Creative Commons. Il s’agit d’un système de Copyleft, inspiré des logiciels libres, qui permet une circulation et un échange plus simples des oeuvres sur Internet. Le principe est tout bête : chaque auteur choisit à l’aide d’un ensemble d’icônes des usages qu’il entend interdire (modifier, utiliser à des fins commerciales…). Tout le reste est réputé être autorisé (copier, rediffuser…), permettant ainsi d’alléger les procédures byzantines imposées normalement par le Code de la Propriété Intellectuelle.
Et vogue la galère ! L’oeuvre ainsi « libérée » s’en va vivre sa vie sur la Toile, comme une grande.
Les licences Creative Commons sont de plus en plus largement utilisées sur Internet. Vous les rencontrez fréquemment sur les Blogs ou sur les wikis (Wikipédia notamment). Des institutions comme Arte radio font confiance aux Creative Commons pour diffuser des oeuvres en ligne (http://www.arteradio.com/tuner.html ). Certaines archives ouvertes recommandent également leur emploi. Ex: PLoS (Public Library of Scienceshttp://www.plos.org/oa/index.html).
Toujours est-il que ma demande est pour l’instant gelée, l’ENSSIB attendant qu’une étude soit menée pour savoir si elle doit ou non adopter les Creative Commons. Or nous avons tous signé, j’imagine, ce papier jaune qui nous demandait notre accord pour diffuser nos travaux en ligne. Il contenait une clause qui stipule que nous ne pouvons pas utiliser le logo, la feuille de style ou le nom de l’ENSSIB si nous déposons nos travaux ailleurs. Ce que pour ma part, je trouve dommage : nous pouvons déposer, à condition de faire comme si nous n’appartenions pas à l’ENSSIB. Paradoxal, non ?
Par certains côtés, l’hésitation de l’ENSSIB peut se comprende. Il est vrai que depuis la loi DADVSI, plusieurs incertitudes pèsent sur le statut de nos travaux. En tant qu’agents publics, il n’est pas certain que nous disposions toujours de nos droits sur nos travaux (même si je pense que oui… et je peux le démontrer !). Il faut aussi savoir que la validité des Creative Commons n’est pas totalement assurée en droit français.
Reste qu’en attendant nos travaux ne bénéficient d’aucune diffusion et que les délais de mise en ligne via la bibliothèque de l’ENSSIB sont décidemment bien trop longs (c’est bien beau la TEI, mais bon…). Je sais que certains (et moi le premier !) n’ont pas voulu attendre pour déposer une partie de leur travail en ligne … ailleurs ! Je ne m’en plains vraiment pas, car mon article a ainsi pu acquérir immédiatement une visibilité importante, qui me vaut déjà des retours et des échanges.
J’imagine que beaucoup d’entre vous ont des choses à publier. Nous nous en apercevons à chaque ENSSIB parallèle !
Je vous demande donc votre soutien pour mener une action auprès de la Direction. Si certains souhaitent que leurs travaux soient « libérés », qu’ils demandent eux aussi à ce qu’ils soient placés sous licence Creative Commons. Je pense que si nous sommes assez nombreux, ce sera un argument qui permettra de faire évoluer le système pour l’avenir.
Il me semble qu’une institution comme l’ENSSIB doit apporter son soutien à l’initiative des Creatives Commons, même si cela implique une part de risque juridique. Les Creative Commons sont l’un des moyens de s’engager en faveur d’un accès libre au Savoir.
Je vous invite à visiter le site des Creative Commons pour la France, pour plus d’informations. http://fr.creativecommons.org/
Par ailleurs, un ENSSIB parallèle se prépare autour de le question des droits d’auteur pour le mois de mars. Je ferai une intervention sur le thème « Si tu n’as pas le droit, prends le gauche : une autre vision des droits d’auteur en bibliothèque ». Histoire de vous faire entendre un autre son de cloche que celui dont on nous a fait part jusqu’à présent.
Vous verrez qu’il y a bien des choses à faire, avec un peu d’imagination… et de conviction !
J’aimerais que l’école adopte la devise des Creative Commons : Be Creative !
PS : D’ailleurs Daniel, qu’attendons-nous pour placer le contenu de ce blog sous licence Creative Commons !
Bonjour
Pas mal de blogueurs dans cette promotion. :-)
Bonnes fêtes de fin d’année à toi.
B. Majour
Je me rappelle que c’est sur ce blog des DCB15 que j’ai posté aussi mon tout premier billet : une vraie aventure ! Quand je pense au chemin parcouru depuis 2006, ça ne nous rajeunit pas…mais c’est bon de voir qu’on apprend encore et encore.
New Report From ARL: « Fair Use Challenges in Academic and Research Libraries » :
http://web.resourceshelf.com/go/resourceblog/62779