Comment la propriété intellectuelle a transformé les Jeux olympiques en cauchemar cyberpunk

A première vue, il y a assez peu de rapports entre les Jeux olympiques de Londres et les univers dystopiques du cyberpunk, tel qu’ils ont été imaginés à partir des années 80 dans les romans de William Gibson ou de Bruce Sterling, à partir des premières intuitions de Philip K. Dick ou de John Brunner.

A bien y réfléchir cependant, le dopage – dont le spectre rôde sans surprise toujours sur ces jeux 2012 – est déjà un élément qui fait penser au cyberpunk, où les humains cherchent à s’améliorer artificiellement par le biais d’implants bioniques ou l’absorption de substances chimiques.

Mais c’est plutôt à travers la gestion des droits de propriété intellectuelle par le CIO que l’analogie avec le cyberpunk me semble la plus pertinente et à mesure que se dévoile l’arsenal effrayant mis en place pour protéger les copyrights et les marques liés à ces jeux olympiques, on commence à entrevoir jusqu’où pourrait nous entraîner les dérives les plus graves de la propriété intellectuelle.

Une des caractéristiques moins connues des univers cyberpunk est en effet la place que prennent les grandes corporations privées dans la vie des individus. L’article de Wikipédia explicite ainsi ce trait particulier :

Multinationales devenues plus puissantes que des États, elles ont leurs propres lois, possèdent des territoires, et contrôlent la vie de leurs employés de la naissance à la mort. Leurs dirigeants sont le plus souvent dénués de tout sens moral. La compétition pour s’élever dans la hiérarchie est un jeu mortel.

Les personnages des romans cyberpunk sont insignifiants comparativement au pouvoir quasi-divin que possèdent les méga-corporations : ils sont face à elles les grains de sable dans l’engrenage.

Dans les univers cyberpunk, les firmes privées les plus puissantes ont fini par absorber certaines des prérogatives qui dans notre monde sont encore l’apanage des Etats, comme le maintien de l’ordre par la police ou les armées. Les corporations cyberpunk contrôlent des territoires et les employés qui travaillent pour elles deviennent en quelque sorte l’équivalent de « citoyens » de ces firmes, dont les droits sont liés au fait d’appartenir à une société puissante ou non.

Pour les JO de Londres, le CIO est parvenu à se faire transférer certains droits régaliens par l’Etat anglais, mais les romanciers de la vague cyberpunk n’avaient pas prévu que c’est par le biais de la propriété intellectuelle que s’opérerait ce transfert de puissance publique.

Des opposants aux Jeux qui détournent le logo officiel de l’évènement. Vous allez voir que ce n’est pas sans risque sur le plan juridique…

Pour défendre ses marques et ses droits d’auteur, mais aussi être en mesure de garantir de réelles exclusivités à ses généreux sponsors comme Coca-Cola, Mac Donald’s, Adidas, BP Oil ou Samsung, le CIO a obtenu du Parlement anglais le vote en 2006 d’un Olympics Game Act, qui lui confère des pouvoirs exorbitants. L’Olympics Delivery Authority dispose ainsi d’une armada de 280 agents pour faire appliquer la réglementation en matière de commerce autour des 28 sites où se dérouleront les épreuves et le LOCOG (London Organizing Committee) dispose de son côté d’une escouade de protection des marques, qui arpentera les rues de Londres revêtue de casquettes violettes pour s’assurer du respect de l’Olympics Brand Policy. Ils auront le pouvoir d’entrer dans les commerces, mais aussi dans les « locaux privés », et de saisir la justice par le biais de procédures d’exception accélérées pour faire appliquer des amendes allant jusqu’à 31 000 livres…

L’Olympics Game Act met en place une véritable police du langage, qui va peser de tout son poids sur la liberté d’expression pendant la durée des jeux. Il est par exemple interdit d’employer dans une même phrase deux des mots « jeux », « 2012 », Twenty Twelve », « gold », « bronze » ou « medal ». Pas question également d’utiliser, modifier, détourner, connoter ou créer un néologisme à partir des termes appartenant au champ lexical des Jeux. Plusieurs commerces comme l’Olympic Kebab, l’Olymic Bar ou le London Olympus Hotel ont été sommés de changer de noms sous peine d’amendes.

L’usage des symboles des jeux, comme les anneaux olympiques, est strictement réglementé. Un boulanger a été obligé d’enlever de sa vitrine des pains qu’il avait réalisés en forme d’anneaux ; une fleuriste a subi la même mésaventure pour des bouquets reprenant ce symbole et une grand-mère a même été inquiétée parce qu’elle avait tricoté pour une poupée un pull aux couleurs olympiques, destiné à être vendu pour une action de charité !

Cette règle s’applique aussi strictement aux médias, qui doivent avoir acheté les droits pour pouvoir employer les symboles et les termes liées aux Jeux. N’ayant pas versé cette obole, la chaîne BFM en a été ainsi réduite à devoir parler de « jeux d’été » pour ne pas dire « olympiques ». Une dérogation légale existe cependant au nom du droit à l’information pour que les journalistes puissent rendre compte de ces évènements publics. Mais l’application de cette exception est délicate à manier et le magazine The Spectator a été inquiété pour avoir détourné les anneaux olympiques sur une couverture afin d’évoquer les risques de censure découlant de cet usage du droit des marques. Cet article effrayant indique de son côté que plusieurs firmes anglaises préfèrent à titre préventif s’autocensurer et dire « The O-word » plutôt que de se risquer à employer le terme « Olympics« . On n’est pas loin de Lord Voldemort dans Harry Potter, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Dire-Le-Nom !

Des affiches protestant contre les restrictions imposées par le CIO sur le fondement du droit des marques.

Le dérapage vers la censure, le CIO l’a sans doute déjà allègrement franchi. Le blog anglais Free Speech rapporte que les comptes Twitter d’activistes protestant contre la tenue des jeux à Londres ont été suspendus suite à des demandes adressées à Twiter, parce qu’ils contenaient dans leur nom les termes JO 2012. Des moyens exceptionnels de police ont aussi été mis en place pour disperser les manifestations et patrouiller dans plus de 90 zones d’exclusion. Plus caricatural encore, il n’est permis de faire un lien hypertexte vers le site des JO 2012 que si l’on dit des choses positives à leurs propos ! Même Barack Obama et Mitt Romney ont été affectés par la police du langage du CIO, qui a exigé pour violation du copyright que des vidéos de campagne faisant allusion aux JO soient retirées…

Pour les spectateurs qui se rendront dans les stades, le contrôle sera plus drastique encore et ils seront liés par des clauses contractuelles extrêmement précises, détaillées sur les billets d’entrée. Ces mesures interdisent par exemple de rediffuser des vidéos ou des photos sur les réseaux sociaux, afin de protéger les exclusivités accordées aux médias et là encore, des cellules de surveillance ont été mises en place pour épier des sites comme Twitter, Facebook, Youtube, Facebook ou Instagram.

No photography, please. We are british.

Les règles des jeux dicteront également aux spectateurs jusqu’à ce qu’ils doivent manger. Impossible par exemple d’échapper aux frites de Mac Donald’s dans les lieux où se dérouleront les épreuves, ce dernier ayant obtenu une exclusivité sur ce plat, sauf comme accompagnement du plat national des fish’n chips pour lequel une exception a été accordée ! La propriété intellectuelle dictera également la manière de s’habiller, les autorités olympiques ayant indiqué qu’on pouvait tolérer que les spectateurs portent des Nikes alors qu’Adidas est sponsor officiel, mais pas qu’ils revêtent des T-Shirts Pepsi, dans la mesure où c’est Coca-Cola qui a payé pour être à l’affiche ! Pas le droit non plus d’apporter des routeurs 3G ou wifi sous peine de confiscation : British Telecom a décroché une exclusivité sur l’accès wifi et les spectateurs devront payer (mais uniquement par carte Visa, sponsor oblige !).

On pourrait encore multiplier ce genre d’exemples digne de Kafka, mais la démonstration me semble suffisamment éloquente. Ces Jeux de Londres nous font pleinement entrer dans l’âge cyberpunk. Un formidable transfert de puissance publique vers des firmes privées a été réalisé, en utilisant comme levier des droits de propriété intellectuelle. On mesure alors toute la force des « droits exclusifs » attachés aux marques et au copyright, dès lors qu’ils s’exercent ainsi de manière débridée, dans un environnement saturé de signes et de logos. Le Tumblr OpenOlymPICS documente la manière dont la ville de Londres s’est transformée avec l’évènement et comment les lieux se sont couverts d’allusion aux JO : ce sont autant de « marques » qui donne prise au pouvoir du CIO sur l’espace.

Cette propriété privé aboutit en fait bien à « priver » les citoyens de leurs libertés publiques pour les soumettre à la loi des corporations. Grâce à ces droits, ce sont des biens publics essentiels comme les mots du langage, l’information, l’espace urbain, les transports en commun, la gastronomie, les codes vestimentaires qui sont « privatisés ».

Le déclic qui m’a le plus fortement fait penser à l’univers cyberpunk, je l’ai eu lorsque nous avons appris qu’un athlète avait décidé de louer son épaule pour faire de la publicité sauvage pour des marques n’ayant pas versé de droits aux CIO par le biais d’un tatouage. Ce coureur a mis son propre bras aux enchères sur eBay et il s’est ainsi offert à une agence de pub’ pour 11 100 dollars. On est bien ici dans la soumission d’un individu à une corporation et elle passe comme dans les romans cyberpunk par des modifications corporelles qui inscrivent cette vassalité dans la chair !

Tatouage cyberpunk, mais l’athlète avec la marque d’une firme sur le bras n’est pas encore plus représentatif de ce courant de la Science Fiction ?

Ces dérives sont extrêmement graves et elles dessinent sans doute les contours d’un avenir noir pour nos sociétés. Au cours de la lutte contre ACTA, SOPA ou PIPA, l’un des points qui a attiré le plus de critiques de la part des collectifs de lutte pour la défense des libertés était précisément le fait que ces textes transféraient à des opérateurs privés (FAI ou titulaires de droits) des pouvoirs de police pour faire appliquer les droits de propriété intellectuelle. C’est exactement ce que la Quadrature du net par exemple reprochait au traité ACTA, dans cette vidéo Robocopyright ACTA, qui détournait d’ailleurs un des films emblématiques de la culture cyberpunk.

Ce que le CIO a obtenu du gouvernement britannique dépasse très largement tout ce qui figurait dans ACTA ou SOPA en termes de délégation de puissance publique. J’ai encore du mal à le croire, mais dans cet article, on apprend même que le Ministre de la défense britannique prévoyait, à la demande des autorités olympiques, d’installer des batteries de missiles sur des toits d’immeubles d’habitation pour protéger des sites olympiques d’éventuelles attaques terroristes. Si ça, c’est pas cyberpunk !

Olympics 2012 London Missile Protest. Par OpenDemocraty. CC-BY-SA. Source : Flickr

Dans un article paru sur le site du Monde, Patrick Clastre, un historien spécialisé dans l’histoire des jeux indique que le degré de contrôle n’a jamais été aussi fort que pour ces jeux à Londres, bien plus en fait qu’il ne le fut à Pékin en 2008. Il ajoute que pour imposer ce type de règles, le CIO a besoin « d’une dictature ou d’un pays ultralibéral« .

Cette phrase est glaçante.

Imaginez un instant qu’un parti politique par exemple ait la possibilité de contrôler les médias, de mettre en oeuvre une censure, de lever une police privée, de faire fermer des commerces, d’imposer à la population des règles concernant la nourriture et l’habillement, etc. Ne crierait-on pas à la dérive fascisante et n’aurait-on pas raison de le faire ? Le niveau de censure et de contrôle exercé en ce moment à Londres est-il si différent de celui qui pesait sur les populations arabes avant leurs révolutions ?

Doit-on faire deux poids, deux mesures parce que des firmes et des marques sont en jeu plutôt qu’un parti ? En ce sens, je vois un certain parallèle entre ces jeux de Londres de 2012 et les funestes jeux de Berlin de 1936. On dira peut-être que je marque un point Godwin, mais en termes d’atteinte aux libertés publiques, est-on vraiment si éloigné de ce qui se passait en Allemagne durant l’entre-deux-guerres ?

La semaine dernière, Jérémie Nestel du collectif Libre Accès a écrit un billet extrêmement fort, intitulé « la disparition des biens communs cognitifs annonce une société totalitaire« . J’étais globalement d’accord avec son propos, même si je trouvais l’emploi du terme « totalitaire » contestable. Mais cet article comporte les passages suivants, qui font directement écho aux dérapages juridiques des Jeux Olympiques :

La volonté des multinationales de privatiser les biens communs cognitifs est une atteinte à la sphère publique. La sphère publique, jusqu’à présent désignée comme un espace ouvert accessible à tous, au sein duquel on peut librement circuler, peut s’étendre aux espaces cognitifs. […]

Empêcher la transformation d’une œuvre, et crèer artificiellement une frontière au sein « des espace communs de la connaissance » est un acte propre à une société totalitaire.

Les règles mises en place par le CIO pour protéger ses droits de propriété intellectuelle portent gravement atteinte à la sphère publique et elles aboutissent à la destruction de biens communs essentiels. Hannah Arendt explique très bien que le totalitarisme opère en détruisant la distinction entre la sphère publique et la sphère privée. Dans le cas des fascismes d’entre-deux-guerres ou du stalinisme, c’est la sphère publique qui a débordé de son lit et qui a englouti la sphère privée jusqu’à la dévorer entièrement.

Les dérives de la propriété intellectuelle que l’on constate lors de ces jeux olympiques fonctionnent en sens inverse. C’est cette fois la sphère privée qui submerge l’espace public et le détruit pour le soumettre à sa logique exclusive. L’effet désastreux sur les libertés individuelles est sensiblement identique et c’est précisément ce processus de corruption qu’avaient anticipé les auteurs du Cyberpunk, avec leurs corporations souveraines.

A la différence près qu’ils n’avaient pas imaginé que ce serait la propriété intellectuelle qui serait la cause de l’avènement de ce cauchemar…

Ne croyons pas en France être à l’abri de telles dérives. Tout est déjà inscrit en filigranne dans nos textes de lois. Le Code du Sport prévoit déjà que les photographies prises lors d’une compétition appartiennent automatiquement aux fédérations sportives, ce qui ouvre la porte à une forme d’appropriation du réel. A l’issue de l’arrivée du Tour de France, des vidéos amateurs ont ainsi été retirées de Youtube à la demande de la société organisatrice du Tour, avec l’accord du CSA, qui dispose en vertu d’une autre loi du pouvoir de fixer les conditions de diffusion de ce type d’images. Et les compétences de cette autorité s’étendent aux manifestations sportives, mais plus largement « aux évènements de toute nature qui présentent un intérêt pour le public« …

Réagissons avant qu’il ne soit trop tard et refusons ces monstruosités juridiques !

PS : une chose qui me fait rire quand même, c’est que visiblement le CIO rencontre quelques problèmes avec le logo des jeux de Londres 2012, qu’un artiste l’accuse d’avoir plagié à partir d’une de ses oeuvres…

 


262 réflexions sur “Comment la propriété intellectuelle a transformé les Jeux olympiques en cauchemar cyberpunk

  1. Encore une fois un excellent article. J’en profite pour signaler une excellente nouvelle qui est dans le thème, écrite par un français (oui, les français aussi peuvent faire de l’excellent SF !): Le monde tous droits réservés, de Claude Ecken.

    1. Merci Idoric. En effet, cette nouvelle est vraiment excellente et c’est l’un des rares exercices de Science Fiction juridiques que je connaisse. J’avais écrit un billet à ce sujet, il y a deux ans : Et si l’information pouvait être copyrightée : https://scinfolex.wordpress.com/2009/05/23/et-si-linformation-pouvait-etre-copyrightee/

      Il y a en effet des liens entre ce que Claude Ecken envisage dans sa nouvelle et ce qui se passe avec ces Jeux olympiques. Cela tient au fait que le droit des marques permet d’exercer un contrôle sur « ce qui se passe » et sur le langage qui permet d’en rendre compte, ce qui se répercute directement sur les médias ainsi que sur la capacité des spectateurs à partager l’information.

    2. Il me semble judicieux de souligner à la fois le coût exorbitant des jeux pour la GB et le marasme economique dans lequel elle se situe.
      Le gouvernement britannique voit probablement ces jeux comme un investissement : apres les infrastructures, il faut soigner les relations client. Et ce, largement dans l’idee d’organiser des evenements futurs susceptibles de rentabiliser tout ca.
      On est plus dans une alliance d’interet objective que dans une soumission pure et simple, je pense. Même si cela n’excuse aucunement les dérives.
      C’est une manifestation beaucoup plus large de ce qu’a entraîné la mondialisation des compagnies et la mise en concurrence des territoires : les Etats ont souvent a faire les yeux doux aux entreprises privees pour des interets economiques. Sarkozy qui recevait Zuckerberg à l’Elysee en est un autre exemple.
      Bien évidemment, cela n’est pas systematique, et cela ne date pas non plus d’hier.
      Le pouvoir a toujours pris soin de soigner les plus riches.
      N’a-t-on pas vu un grand nombre de fois des entreprises étatisées beneficer de passes-droits au nom de l’interet national ?
      C’est ici un peu la meme chose.
      De meme pour la coercition au service des patrons (ah, les casseurs de grèves).

      Ce qui est largement plus inquiétant, et que vous soulignez très bien, est que ces comportements recoivent la bénédiction de la légalité, un brevet de « normalité », en somme (je suis la mode ;) ).

      Ps : pour les lances-missiles, la frenesie « anti-terroriste » post 11 septembre est largement plus en cause que la pression des firmes, IMO.

    3. Je pense que cet article est très utile de manière général et pas seulement pour les jeux qui ne sont plus d’actualité. Merci de m’avoir fait connaître le cyberpunk que je ne connaissais pas. Cela m’ouvre les yeux sur tellement de dérives peu saines. J’ai envie de boycotter les JO, le tour de France, la coupe du monde et toute démonstration de puissance venant d’une entreprise privée. Merci !

  2. Je partage le point de vue d’idoric sur la qualité de l’article.
    Il n’y a pas que le CIO a agir de la sorte, il y a eu la même chose de la part de la Fifa en Afrique du Sud en 2010 pour la Coupe du Monde de Foot. Une loi est en préparation au Brésil pour celle de 2014 : http://www.businessbresil2014.com/2011/04/la-fifa-et-le-bresil-daccords-pour-une.html
    Le monde du Cricket est apparement aussi familier de la pratique : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Coupe_du_monde_de_cricket&section=18#Sponsors
    Que dire de la F1,du tour de france…
    Le cauchemar cyberpunk touche tout le monde du sport. La logique sportive est loin, la logique de « l’entertainement » prime… Ces évènements outre les sponsors, sont quand même majoritairement financés par des fonds publics…
    La solution : légaliser le dopage plutôt que ces faux-semblants ou lon parle pudiquement de machines, arrêter de financer ce type d’évènements avec des fonds publics, arrêter de financer le sport pro par des fonds publics ?

    1. Vous avez raison et merci pour ces liens qui montrent que cette tendance à l’appropriation de la sphère publique touche d’autres branches du sport.

      Cela tient à certains délirants du droit des marques, ainsi qu’au fait que les lois reconnaissent des droits de propriété au bénéfice des organisations sportives sur les images des évènements qu’elles organisent en dérogation avec les règles normales de la propriété intellectuelle.

  3. Je tenais à vous remercier pour votre blog, vos articles sont pertinents que dire d’autre… j’adore! . Étant jeune diplômée dans la ( presque) même branche que vous ( Droit des Médias UT1), je souhaite un jour avoir cet esprit d’analyse et de synthèse qui caractérise chacun de vos billets. Encore Merci!

  4. Bonjour Calimaq,

    Merci pour ce très bon article (comme d’habitude).
    Une rectification toutefois : le site OpenOlympics ne recense pas « tous les lieux à Londres qui ont été obligés de se plier à la loi du CIO ». Il se contente d’afficher des photos de lieux portant un nom « olympique » ; il ne se mêle pas de savoir si les sociétés concernées ont été menacées ou non par le CIO.
    Concernant la « politique de liens » de london2012.com (interdiction de dénigrer les organisations officielles des JO 2012 si on veut « linker »), je tiens à préciser qu’elle n’a aucune valeur juridique. Malheureusement, il s’agit d’une pratique assez répandue sur le net. Pour des exemples de cas extrêmes, cf. http://www.stateofsearch.com/insane-world-%E2%80%9Cno-linking-policy%E2%80%9D-%E2%80%93-happened-internet/ … Je fais appel au juriste que tu es : n’existe-t-il pas une loi contre ce genre de menace pseudo-juridiques ?

    1. Vous trouverez dans cet excellent billet un raisonnement juridique qui tend à montrer que ce genre de CGU de sites internet qui interdisent ou qui limitent drastiquement la possibilité de faire des liens hypertexte est sans valeur juridique : http://decryptages.wordpress.com/2009/10/15/interdire-les-liens-hypertextes-vers-soi/

      C’est en fait de l’intimidation juridique.

      Je vous invite aussi à lire les commentaires sous ce billet que j’avais écrit en 2010 à propos du site de la RATP (qui délire juridiquement à plein tube !) : https://scinfolex.wordpress.com/2011/06/22/ratp-jecris-ton-nom/

      L’avocat Gilles Vercken y explique que ce genre d’interdictions a peu de chances d’avoir de validité juridique, tout simplement parce que ces conditions ont une valeur contractuelle et qu’elles ne lient que les utilisateurs à proprement parler du site. Ces clauses ne peuvent prétendre s’appliquer à la planète entière !

  5. N’ayant pas du tout suivi l’actualité des JOs, je me suis plusieurs fois demandé si ce billet ne constituait pas d’une sorte de fable littéraire. Mais non, c’est bien la réalité… J’ai encore du mal à y croire.

  6. Trompe ! Trempe ! Trompe ! Trempe ! Trompe ! …
    Ben quoi ? Je fais le bruitage des bottes des types aux casquettes violettes… Qui a dit « fascisme » ?

  7. Bon, tout d’abord merci pour cette synthèse, tous ces papiers à droite à gauche, ça finissait par tourner la tête :)
    Mais à présent, y a-t-il des actions effectives engagées contre ce CIO, est-ce que ça ne va pas faire « juris prudence », bref si ça remonte à 2006, pouvez-vous nous faire part de ce qui a pu être entrepris contre cette horreur pure et simple ? Merci

    1. Il y a des mouvements de protestation importants contre les JO de Londres en Angleterre et certains dénoncent la censure rampante que la politique des marque du CIO a imposé. Les affiches qui figurent en illustration dans ce billet en sont un témoignage.

      Mais je pense que c’est autour de la destruction des biens communs par l’usage abusif de la propriété intellectuelle que l’on pourrait monter une action.

      Reste à savoir comment ?

      Mais si certains ont des idées d’actions symboliques à mener, qu’ils n’hésitent pas à en faire part en commentaire !

      1. J’ai pas trop suivi les Jeux non plus cette année, plus par manque d’intérêt général qu’autre chose (n’étant pas fan de sport, ils m’ont laissé de marbre depuis tout petit).
        Mais là je suis tout simplement estomaqué !
        L’ironie du sort, c’est que vous soulignez le fait que l’ensemble de la City est encore plus policée qu’à Beijing en 2008 !!! Alors que la Chine est un des états les plus forcenés en matière de censure au monde !!! Faut le faire quand même !

        Pour les actions symbolique, une idée un peu folle, qui n’a absolument aucune chance d’arriver, mais qui ferait un malheur si elle était appliquée serait tout simplement de boycotter l’ensemble des jeux.

        Les athlètes performeraient dans des arènes vides, comme à l’entraînement !

        Dur coup moral pour eux, qui n’ont rien fait pour mériter un tel sort…
        Mais accepter de cracher des sommes exhorbitantes pour aller se faire censurer grave le groin dans le village O. , c’est clairement signifier au CIO que le public aime recevoir dans le derrière et en redemande ! Et donc, lui donner la permission implicite de récidiver quand l’envie lui prendra (cad, toujours).

        Au cas utopique (on peut rêver) où l’ensemble du public national et international boude le spectacle, ça signifie 0 rentrée pour les sponsors, et donc des millions d’Euros partis en fumée pour eux, leur portant donc, de la part du public, un uppercut monstrueux dans la mâchoire duquel ils se souviendront trèèèès longtemps.

        Plus tard, ils y réfléchiront alors à 2 fois avant d’aller aussi loin dans la dérive totalitaire, soucieux du fait que le peuple aie pris conscience de son seul véritable pouvoir fondamental sur les corpos : celui de ne pas consommer, et donc de dévorer tous leurs investissements…

      2. Une action possible serait d’enfreindre bêtement, simplement et massivement cette protection du copyright. Que va faire la police des marques si 10.000 personnes débarquent avec un t-shirt pepsi dans un des stades olympique ou mieux avec le symbole des anneaux détournés.

        Ou alors que des centaines de spectateurs filment avec bambuser (http://bambuser.com/) les compétitions en live.

        Le plus fou serait de laisser faire et de respecter ces interdictions qui sont des aberrations humaines et sociales.

  8. Pour rester dans la science-fiction, il y a les excellents « La Guerre olympique » de Pierre Pelot, et « Les Olympiades truquées » de Joëlle Wintrebert.

    1. Merci pour ces références. Je ne connaissais pas ces romans et j’ai hâte de découvrir comment la Science Fiction a pu s’emparer du thème des Jeux Olympiques.

      1. Il existe un article dans l’Encyclopédie de Puierer Versions sur le Sport et un d’un universitaire sur SF et sports. je dois publier bientôt sur ArchéoSF un récapitulatif des oeuvres de SF où apparaît le sport. Il y en a peu en fait.

        1. Ce sera intéressant à découvrir. Et savez-vous s’il existe de la RétroScience-Fiction juridique ? Il y a bien sûr un peu de ça dans la République de Platon et dans toutes les utopies politiques qui ont suivi, mais vous connaitrez peut-être quelque chose d’autre ?

  9. « Réagissons avant qu’il ne soit trop tard et refusons ces monstruosités juridiques ! »

    La grande question est : comment, à notre échelle ?

  10. Merci pour cet article .On ne savait pas jusqu’où peut aller la privatisation de la vie publique dans cette société marchande .

  11. Bonjour, merci pour votre vigilance. Ce que vous rapportez est vraiment inquiétant.

    Sinon j’ai entendu une interview de Alain Damasio sur France Culture il y a quelques semaines, où il faisait la promo de son nouveau recueil de nouvelles. L’une des histoires décrit apparemment une société où les mots de tous les jours seraient privatisés, ou sous copyright, et où chacun devrait payer pour les utiliser. Je n’ai pas encore lu le livre, mais connaissant l’auteur je pense que ça risque d’être intéressant, et de coller aux thématiques de votre article.

    Bonne continuation

    1. Oui en effet, il semble qu’il s’agisse de la nouvelle Les Hauts (r) Parleurs (r), qui a en fait déjà été publiée en 2004 sur le site juridique Juriscom et qui est accessible librement (et légalement ;-) ici : http://www.juriscom.net/int/visu.php?ID=608

      Le résumé est très alléchant :

      La Loi sur la Propriété du Lexique, ou loi Sharush, votée par l’OMC en 2002, a privatisé de fait le langage. Désormais, pour utiliser publiquement un mot, il faut verser les droits d’exploitation attenants aux multinationales de la culture qui ont racheté par pans entiers le vocabulaire. Dans ce monde riant, les Hauts Parleurs, groupe révolutionnaire, élaborent les nouveaux argots libres capables d’échapper à la taxation généralisée. En leur sein, un poète, Spassky, a décidé d’aller jusqu’au bout pour retrouver l’usage libre du mot « chat ».

      Merci beaucoup pour cette suggestion de lecture !

      1. Super, merci pour le lien, je ne savais pas que la nouvelle était disponible librement. Cela dit, je risque quand même d’acheter le recueil.

        1. J’ai lu cet après-midi la nouvelle et je peux te confirmer qu’elle est vraiment excellente. Une claque au niveau de l’inventivité, de la qualité d’écriture et un vrai exercice de science-fiction juridique, ce qui n’est pas si courant.

          J’avais adoré la Horde du contrevent et je vais moi aussi acheter ce recueil.

    2. Merci pour ce commentaire, j’allais justement parler de la nouvelle de Damasio :-) le livre est excellent, 10 nouvelles dont 8 qui touchent au coeur des problématiques de société actuelles. et celle traitant du copyright est elle aussi époustouflante, et propose quelques bonnes idées pour détourner/ tromper le genre de dictatures intellectuelles qui fleurissent allégrement ces temps-ci…

      1. Oui, cette nouvelle est extraordinaire et j’en tremble encore. J’écrirai sans doute d’ailleurs un autre billet à ce sujet, car la question de l’appropriation des mots du langage se pose vraiment (notamment pour les néologismes).

        1. Bonsoir,
          je viens également de lire la nouvelle, qui est excellente. J’aurais aimé tout un roman sur ce thème. J’attends avec impatience votre billet sur ce sujet.

        2. Merci, déjà pour votre article. Une pépite qui égaye ma journée. Toujours sur le sujet de l’appropriation du langage, il y a deux de cela Facebook avait intenté un procès contre la firme Techbook afin de l’empêcher d’utiliser le suffixe Book et de même elle l’avait fait avec le préfixe Face http://techcrunch.com/2010/08/26/trademark-face/ . Je serais curieux de voir quel avis a rendu la court sur le procès.

  12. Vous racontez un peu n’importe quoi, les vrais libéraux, les soit-disants ultralibéraux selon votre vocable, sont contre la propriété intellectuelle, qu’ils considèrent comme une violation des droits de propriété privée,
    allez jeter un coup d’oeil la-bas http://mises.org/journals/jls/15_2/15_2_1.pdf
    Quand aux multinationales toutes puissantes qui imposeraient leurs milles volontés, c’est en effet une utopie, il leur faudrait le monopole de la violence, et qui d’autres que l’Etat a ce monopole. Elles ne pourront y arriver qu’avec l’aide de l’Etat, et non pas sans !! Si elles violent des droits inhérents, alors elles sont en fautes tout comme les Etats actuellement, peu importe le non qu’elles revêtent où qu’elles se prétendent privées ou publiques (comme les Etats), démocratiques ou pas. Un groupe humain qui s’attaque aux droits d’un ou plusieurs humains est en faute, qu’il soit nommé Etat, corporation ou confrérie du grand schtroumpf sauveur. Si un multinationale vient à contrôler toute l’activité économique d’un territoire donné, et ben ça s’appelle du communisme et ça a toujours échoué.

    1. Juste pour info ne pas confondre libertaire et ultralibéral. Le document que vous délivrez est un document libertaire. Et pour répondre à votre dernière réplique, essayez juste de voir ce que fait Monsanto en Argentine avec la culture du soja, un monopole d’une activité sur un territoire donné.

  13. Kafka, il me semble qu’en lieu et place de « monopole de la violence » tu voulais signifier « monopole de la violence légitime » (à noter que cette notion bien que largement acceptée est critiquable, la légitimité étant bien difficile à définir et circonscrire). La violence ne peut être monopolisée, chacun peut y avoir recours, dans la mesure de ses moyens. (Qui peuvent être importants même pour un individus isolé)
    Ce qui est dénoncé ici, c’est l’abdication de certaines prérogatives exclusives de l’état au bénéfice du CIO. Et c’est effectivement assez récurrent dans les livres de SF Cyberpunk. Attention, pente savonneuse.

  14. Salut,

    On s’est croisé, il y a pas longtemps au SMCF. J’ai bien apprécié ton intervention et le ton de ton blog.

    Je suis intimement convaincu que Gibson (et d’autres) ont contribués à théoriser et influencer le présent.

    Il y a 100 ans, la SF parlait de la technologie disponible 70 ans plus tard.
    Il y a 20 ans la SF parlait de la technologie disponible maintenant.
    Aujourd’hui de quoi la SF, nous parle-t-elle?

    Ma grande passion et mon appétit pour ce métier vient en partie de là. L’irruption du « cyberpunk » dans le quotidien des humains (et plus dans des personnages de fiction). Comment ce qu’on avait lu arrive (cf. Identification des schémas).

    Je t’invite la semaine prochaine à la vidéo-bulle de la Fin du Monde si tu veux ou si tu es sur Google+.

    Je serai de toute façon ravi de pouvoir échanger avec toi sur le sujet.
    Mais plutôt en privé.
    A plus.

    Cordialement,

    1. Merci pour la visite !

      De quoi est-il question dans cette vidéo-bulle ? Je ne suis pas encore familier avec ce genre d’usages de Google+.

      Mais au plaisir bien sûr d’en discuter.

      Je me dis de plus en plus qu’il faudrait écrire de la science fiction juridique. Ce serait un exercice intéressant.

    2. >Il y a 100 ans, la SF parlait de la technologie disponible 70 ans plus tard.
      Il y a 20 ans la SF parlait de la technologie disponible maintenant.
      Aujourd’hui de quoi la SF, nous parle-t-elle?

      Ce point est assez faux. La SF n’a toujours parlé que du monde qui l’entourait. Elle n’a toujours été que métaphore. La SF n’est pas toujours anticipation.

      Pour reprendre Gibson que tu évoques, je crois que c’est lui qui a dit que nous ne pouvons plus imaginer le futur, ou écrire sur le futur, parce que notre présent n’a plus de durée. A une époque, le présent, c’était l’année en cours par exemple, et avec l’accélération du temps on a un rétrécissement de ce que recouvre le présent : le mois en cours, la semaine en cours, le jours, l’heure, la minute… aujourd’hui le présent est si court qu’il est imperceptible. On ne peut donc plus l’étudier et s’appuyer dessus pour évoquer le futur…

  15. Très bonne analyse bien sourcée. Merci pour cette contribution.

    Juste un petit regret : pourquoi avoir un compte facebook ? Ça me semble un peu en contradiction avec les valeurs que vous défendez.

    1. Oui effectivement, c’est assez contradictoire. J’y suis pour y pousser mes billets, sans y entretenir une vraie présence. C’est l’éternelle question : y être permet d’y diffuser ce que l’on a à dire (beaucoup -plusieurs milliers – des lecteurs de ce billet viennent de Facebook), mais le boycott serait la façon la plus efficace de lutter contre les dérives dont Facebook se rend coupable. En matière de droit des marques, Facebook peut être aussi délirant que le CIO puisqu’ils estiment que le mot Book ou Wall leur appartient : http://www.lefigaro.fr/hightech/2012/03/26/01007-20120326ARTFIG00609-facebook-veut-s-arroger-l-utilisation-du-mot-book.php

      La question se pose de quitter Facebook, mais elle risque de se poser aussi bientôt pour Twitter, autour duquel Apple tourne dangereusement : http://www.latribune.fr/technos-medias/internet/20120728trib000711398/apple-a-approche-twitter.html

      Et là, le choix sera encore plus déchirant, car beaucoup de choses viennent de Twitter, notamment une bonne part de l’inspiration…

      Merci de me rappeler à ma mauvaise conscience !

  16. J’ai beaucoup entendu parler de ce phénomène lors des JO à travers d’autres sources mais
    votre article en plus d’en faire une très bonne synthèse, va plus loin en posant les réelles questions quant à l’avenir.
    Merci beaucoup, continuer !

  17. Remarque préliminaire : je trouve également le mot totalitarisme un peu fort, toutefois je l’utiliserai quand même par commodité, pardonnez d’avance cet abus de langage.

    La lecture de ce billet m’a fait penser, plus en raison du contexte sportif que de l’analyse de la l’exploitation (à tous les sens du terme) de la propriété intellectuelle au livre W ou le souvenir d’enfance de G. Perec (http://fr.wikipedia.org/wiki/W_ou_le_souvenir_d%27enfance). D’où mon tweet à ce sujet (https://twitter.com/Desert_de_sel/status/229236629951365120).

    Si je fais ce parallèle, ce n’est pas (uniquement) pour gagner un point Godwin aux côtés de Calimaq mais pour commenter un passage que je trouve extrêmement intéressant :

    « Hannah Arendt explique très bien que le totalitarisme opère en détruisant la distinction entre la sphère publique et la sphère privée. Dans le cas des fascismes d’entre-deux-guerres ou du stalinisme, c’est la sphère publique qui a débordé de son lit et qui a englouti la sphère privée jusqu’à la dévorer entièrement.

    Les dérives de la propriété intellectuelle que l’on constate lors de ces jeux olympiques fonctionnent *en sens inverse*. C’est cette fois *la sphère privée qui submerge l’espace public et le détruit pour le soumettre à sa logique exclusive*. »

    Dans W ou le souvenir d’enfance, on assiste à un totalitarisme « intérieur », illustrant bien le fascisme d’entre-deux guerres et le stalinisme. Ce type de totalitarisme s’appliquait à une seule partie du monde, un territoire intensément touché certes, mais aux frontière bien définies. Les totalitarismes sont ainsi nés dans dans foyers plus ou moins isolés et se sont étendus petit à petit, de manière extensive, comme des ronds dans l’eau. Ces totalitarismes intérieurs étaient caractérisés par le fait qu’il existait un en-dehors de liberté, un « ailleurs » vers lequel on pouvait fuir à l’instar d’une prison dont on pourrait s’évader. (cf. Les films Casablanca, La grande Vadrouille, Monsieur Batignole, et bien d’autres oeuvres). En résumé : si vous vous trouvez à l’intérieur de nos frontières, vous êtes soumis au totalitarisme, si vous vous trouvez à l’extérieur, vous êtes en liberté.

    De nos jours, on assiste à un renversement de totalitarisme. Au lieu d’être intérieur et extensif, il est global et restrictif. La liberté n’est plus le principe, et l’interdiction l’exception. On commence par tout interdire a priori pour ensuite définir limitativement des droits au compte-gouttes. Un peu comme dans la propriété littéraire artistiques où tout ce qui n’est pas expressément autorisé par le titulaire des droits d’auteur est interdit à tous, malgré les quelques exceptions de l’article L122-5 du CPI (enfin celles qui tiennent debout…).

    Cette démarche permissive (/!\ faux ami ici) dans laquelle ou distribue petit à petit des droits est exactement l’inverse de la démarche restrictive dans laquelle on grignote petit à petit des libertés, cette dernière étant très présente durant l’entre-deux guerres (ex. lois discriminatoire envers les Juifs, de plus en plus restrictives). A présent, on préfère tout interdire pour ensuite distribuer des droits privatifs, si possibles exclusifs.

    Le cas du Centre d’Information et d’Orientation et des GiHo présenté par Calimaq est emblématique. Il s’agit bien ici d’interdire sur tout un macro-environnement (la Grande-Bretagne, mais également Internet et les médias du monde entier via les législations sur le copyright et le droit des marques) des actions qui ne concerne après tout *qu’* une manifestation sportive locale (Londres), toute mondiale qu’elle soit !

    Ce nouveau totalitarisme, qui s’est construit sur le développement de la mondialisation (NB. que je ne critique pas ici) est extrêmement dangereux car contrairement à l’ancien il n’est pas facile à isoler. On ne peut pas le pointer du doigt précisément comme l’ancien (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Rogue_state). Il est global. Ses moyens sont les conventions et accords internationaux (multilatéraux ou non) et les normes à échelle mondiale, continentale ou locale. Son étendue est immense et surtout, sa plus grande force est que son application est instantanée et non plus progressive. Impossible de l’endiguer une fois qu’il s’est installé.

    (J’en profite pour saluer le travail considérable des opposants à ACTA, organismes et particuliers qui ont réussi à gagner une des premières batailles de ce siècle contre le nouveau totalitarisme).

    Les résultats sont visibles dans le cas qui nous intéresse ici : un rétablissement, au profit de firmes privées, de personnes morales de privilèges (http://fr.wikipedia.org/wiki/Abolition_des_privil%C3%A8ges). On assiste bien au final au développement d’une oligarchie cyberpunk…

    Pour une vision très concrète de ce que peut donner ce genre de phénomène (je parle du cas GiHo et du Centre d’Information et d’Orientation), je vous recommande très chaudement la lecture du livre visionnaire et inquiétant de Jean-Christophe Rufin : Globalia http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SRCH?IKT=12&TRM=089468953
    PS. On y parle jamais de droit d’auteur dedans, je vous préviens. :-)

    1. Merci pour ce beau commentaire. J’avais oublié W ou le souvenir d’enfance, qui fut pourtant une de mes très grandes expériences de lecture. Le parallèle est intéressant, notamment le fait qu’on ne se rend pas compte qu’on est confronté à une monstruosité totalitaire dans ce roman, mais qu’on en prend conscience petit à petit.

      Ton analyse des rouages précis qui conduisent à ce type de dérives est très intéressantes.

      Il y a longtemps que je me dis qu’il faudrait arrêter de « collectionner » simplement les cas de Copyright Madness (ça comme d’ailleurs à devenir une litanie interminable, qui a tendance à me déprimer…), mais aussi les « disséquer » à chaque fois, pour isoler ce qui dans la règle de droit peut conduire à de telles aberrations.

      Si j’avais le temps, je crois que j’en ferais même un livre, mais le temps manque hélas…

      Ici c’est bien vu d’avoir pointé le mécanisme « privatif » de ces droits de propriété intellectuelle. « Nul ne gagne qu’un autre ne perde » comme disait Montaigne. Ces droits que l’on reconnaît aux titulaires aboutissent à une privation de droits pour les autres. Dans le cas des JO, elle se produit à une échelle effrayante, mais le même phénomène existe de manière rampante partout ailleurs.

      Une chose que je trouve vraiment très dangereuse, c’est cette exception qui existe dans le Code du sport et qui attribue aux fédérations sportives la propriété des images issues d’un évènement qu’elles organisent, quand bien même ce sont des tiers qui les réalisent.

      Si ce genre de mécanismes est peu à peu étendu à d’autres domaines, on a le germe d’une appropriation du réel, de l’Histoire, de « ce qui se passe », qui aurait des effets terribles.

      Mais comme tu le dis la défaite d’ACTA, et avant elle, celle de SOPA sont des signes qui montrent qu’il est fondamental de lutter.

      En espérant que ces victoires de blocage finiront par conduire à des victoires « positives » modifiant les textes dans le ses de l’ouverture, du respect des biens communs et des libertés fondametnales.

    2. Si le risque totalitaire « politique » semble (pour l’instant ?) écarté, le nouveau qui se profile n’a pas l’air mal non plus. Mais pour celui là on n’a pas de nom, et il n’en revendique lui même aucun. Alors « fascisme » c’est un abus de langage, mais faute d’autre chose…. Et contrairement à « désert de sel » le mot de « totalitarisme » ne me parait pas exagéré ou déplacé, il ne se présente simplement pas avec la brutalité (et la franchise…) de ses prédécesseurs.
      La sphère privée submerge certes l’espace public mais également d’autres espaces privés, ceux des spectateurs, ou des non-spectateurs d’ailleurs, rien ni personne ne doit y échapper. Je ne voudrais pas parler au nom d’ Hannah Arendt, mais si ce n’est pas du totalitarisme c’est bien imité quand même….
      Avant l’ACTA il y a eu l’AMI (définitivement abandonné lui) puis l’AGCS (adopté) puis TRIPS (sur justement la propriété intellectuelle…) etc… tous traités allant dans le même sens et dénoncés à juste titre par un tas de gens et d’associations. Mais je ne serais pas aussi optimiste que ça sur ACTA. Certes le Parlement européen l’a refusé, mais le commissaire en charge du sujet a fait savoir qu’il pouvait passer outre. Ce ne serait d’ailleurs pas le premier vote « contre » dont il ne serait pas tenu compte dans le cadre communautaire….
      Petite réflexion finale un peu hors sujet : la musique de la première vidéo évoque bien plus la verte Erin ou l’univers magico médiéval de Tolkien que les images de cauchemar post moderne qu’elle accompagne. Les deux sont bien, mais séparément.

  18. « Les autorités olympiques ayant indiqué qu’on pouvait tolérer que les spectateurs portent des Nikes alors qu’Adidas est sponsor officiel, mais pas qu’ils revêtent des T-Shirts Pepsi, dans la mesure où c’est Coca-Cola qui a payé pour être à l’affiche !  »

    Dans ce cas précis, on est pas dans le schéma corporation vs peuple mais corporation vs corporation.
    Car franchement entre nous, qui irait porter un t-shirt Pepsi à part chargés d’en faire la pub ?
    Il ne serait pas normal que Pepsi puissent se faire de la pub sans avoir payer les droits pour ça.
    Le mieux est de ne porter ni coca ni pepsi.

    1. Oui, à moins que Pepsi ne paye des gens pour porter ses T-Shirts dans les stades olympiques, afin de se faire une publicité gratuite… Au vu du reste, serait-ce de la science-fiction ?

  19. Juste une rectification quand même. Philip K Dick est mort en 1982, ses derniers romans sont ceux de la trilogie divine. Ses romans et nouvelles qui ont influencé le cyberpunk (mouvement qui est né au début des années 80) datent essentiellement des années 60 et des années 70. Du coup, les univers cyberpunk tels qu’ils ont pu être crée dans les romans des années 80 de Philip K Dick, ça me semble difficilement faisable. En plus, le mouvement est né à peu près en 1984 avec Neuromancien de William Gibson.

  20. D’ailleurs de même pour John Brunner qui écrit essentiellement dans les années 60 et 70, les grands romans qui ont influencé ensuite le cyberpunk tel que tous à zanzibar en 1968.

  21. « Une des caractéristiques moins connues des univers cyberpunk est en effet la place que prennent les grandes corporations privées dans la vie des individus […] dont les droits sont liés au fait d’appartenir à une société puissante ou non. »

    J’ai un peu de mal avec l’emploi du terme « caractéristique moins connue ». C’est l’essence même, du cyberpunk. Un monde imaginaire où les corporations fortunées ont un contrôle sur les territoires et une grande partie de la population.
    Cependant, vous ommetez un détail qui à toute son importance.
    Dans le cyberpunk, les corporations sont la cible de nombreuses attaques et prises d’otages.
    De la personne isolée au groupement organisé, ce sont des « cyber-résistants* ».

    nb: mais d’après les médias, se seraient de méchants terroristes qui s’attaquent aux gentils experts scientifique consultant analyste des corporations bienfaisantes.

    Le cyberpunk, tout un monde :)

    1. J’ai quand même l’impression que pour le « grand public », c’est tout de même une caractéristique moins connue que les implants cybernétiques ou la matrice.

      Pour ce qui est des cyber-résistants, on en prend à espérer que les Anonymous par exemple fassent quelque chose pour marquer le coup à l’occasion de ces JO…

  22. Pour information, les vidéos de la cérémonie sont interdites sur toutes les plateformes de partage vidéo ! Youtube supprime à tour de bras toutes les vidéos avec un contenu des J.O… La situation me parait totalement incroyable. On vient de basculer dans un autre monde.

  23. Merci pour cet article passionnant et qui fait un peu froid dans le dos. En faisant la comparaison avec un parti politique vous touchez du doigt une de nos difficultés à appréhender les dangers de ces abus : on est tenté de les trouver anodins parce qu’il ne s’agit « que » de commerce et de marques. Je suis nulle sur le cyberpunk (grosse lacune dans ma culture, manifestement), mais je trouve cette perversion du langage très orwellienne (j’espère que l’éditeur de Georges O. ne s’est pas encore avisé d’interdire l’emploi de cet adjectif! A propos vous êtes sûr d’avoir le droit de parler de cyberpunk à longueur de billet, comme ça? ;-)

    1. Shhhhtt ! Je pensais que ça passerait inaperçu, mais vu l’afflucence sur ce billet, je crains en effet de voir arriver le courrier d’avocat ;-)

  24. Personnellement, ce qui me tue le plus, c’est que tout le monde sait que si ils ont ce pouvoir, c’est parce que personne n’a rien fait pour les en empêcher. Le plus coupable est celui qui ne fait rien pour arrêter le criminel sous ses yeux.
    Alors qu’ils ferment leurs gueulent de petits bourgeois puisqu’ils aiment ça, se faire fister.
    En attendant, si je pars là-bas en tant que fille au pair dans les prochains mois, je n’hésiterais pas à aller en tôle rien que pour donner l’exemple. Petites frappes.

  25. PS – mon com p-écéden-  :
    j’-i découve– vo–e —icle hil—n- sur l- XXXX (celle des mé–os et des bus). J’ess-ie donc d’évi-e- les 4 le—es in-e-di-es, ce qui -isque de nui-e – l- com–éhension de ce commen–ire.

  26. Bonjour,
    Je me dis que tout ça n’est pas grave. Nous avons la possibilité de nous détourner de tout ça, d’aller vivre d’autres choses. Pour ma part, ces jeux ne m’intéressent pas. Il est à peu près certain, que je ne regarderai pas une seule de ces émissions.

  27. @rroooh:

    Quand ils sont venus chercher les communistes,
    Je n’ai rien dit,
    Je n’étais pas communiste.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
    Je n’ai rien dit,
    Je n’étais pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus chercher les juifs,
    Je n’ai pas protesté,
    Je n’étais pas juif.

    Quand ils sont venus chercher les catholiques,
    Je n’ai pas protesté,
    Je n’étais pas catholique.

    Puis ils sont venus me chercher,
    Et il ne restait personne pour protester

  28. article passionnant et terrifiant ,il y a hélas un bon moment que la réalité a dépassé la fiction !!
    je fais suivre.et je vais suivre ce blog dorénavant
    merci

  29. Merci pour cet article très intéressant ! Il est rare de pouvoir lire ce genre d’analyse sans contestation ou avis politique partisan et c’est très agréable !

    Pendant ce temps là sur TF1, les journalistes s’inquiètent du mauvais temps, celui ci obligerait les volleyeuses à ne plus jouer en petite tenue mais en manches longues / bermuda. Quel Scandale ! …

    1. Merci pour cet excellent lien ! L’exemple des routes privatisées, avec le logo des anneaux olympiques en travers, est encore une nouvelle illustration de la destruction des biens publics.

  30. Deux remarques :

    1. L’installation de batteries de défense anti-aériennes sur les toits de Londres n’a évidemment rien à voir avec le sujet de l’article. Cette installation est parfaitement légitime et souhaitable.

    Je vois mal comment vous pouvez comparer la menace d’une prétendue violation du droit des marques qui est tellement extensive qu’elle en devient délirante, et la menace bien réelle, celle-là, de massacres consécutifs à des attentats musulmans.

    2. Cela m’aurait étonné que Le Monde ne mette pas en cause, à ce sujet, le fameux et inusable « ultra-libéralisme », qui a décidément le dos large. On ne sait ce qui l’emporte, en la matière, de l’insondable ignorance de l’histoire des idées, ou de la mauvaise foi la plus crasse.

    Parler de libéralisme, mieux : d’ultra-libéralisme, pour qualifier une ensemble de mesures qui sont clairement totalitaires, dictatoriales et attentatoires aux droits de l’homme, c’est véritablement se moquer du monde. « Libéralisme » n’a jamais voulu dire : pouvoir dictatorial d’une organisation supra-nationale qui ne saurait exister sans la collaboration active des gouvernements, et ayant partie liée avec de grandes entreprises mondiales privées pour écraser les droits des individus.

    Je serais curieux que ce soi-disant « historien », nommé Patrick Clastre, m’indique quel théoricien du libéralisme, depuis que cette philosophie politique a vu le jour, a préconisé le flicage des tricots de grand’mère par le CIO au nom du respect du droit des marques. Et tant qu’à faire, qu’il cite le livre et le numéro de page où un « ultra-libéral » préconiserait cette mesure fasciste, hein.

    Le libéralisme, au contraire, vise à protéger les droits de l’individu contre l’arbitraire du gouvernement. Le contresens ne saurait être plus radical. Il est évidemment malveillant.

    1. « Le libéralisme, au contraire, vise à protéger les droits de l’individu contre l’arbitraire du gouvernement », mais en ne protégeant pas l’individu contre le pouvoir économique, justement au nom de la liberté (d’entreprendre). Donc la puissance financière devient le pouvoir le plus fort, ce que l’on voit bien avec les dérives actuelles. Nous ne somme plus à la botte de la force militaire d’un état mais à celle de la force économique d’entreprises, protégés par des états. Le terme ‘ultra-libéralisme’ désigne la suprématie totale du pouvoir économique sur l’individu, par exemple des services de sécurité (polices) ou armées privées, qui vendent leurs compétences aux plus offrants. Vu la grande éthique de ces entreprises, je n’aimerai pas voir débarquer chez moi une armée au service de Texaco ou Coca-Cola. En Iraq, ils se sont un peu pris l’armée Texaco…

    2. Installer des lance-missiles sur le toit d’immeubles d’habitation en pleine ville vous paraît légitime et souhaitable ? On frémit en lisant cela et ce n’est visiblement pas ce que pensent les habitants de Londres qui subissent ce traitement : http://stoptheolympicmissiles.org/

      Il y a un lien entre les dérapages constatés en matière de propriété intellectuelle et la « militarisation » extrême de cet évènement: c’est encore l’inféodation de la puissance publique et son détournement par des puissances privées.

      L’Angleterre n’a pas connu un tel déploiement de forces armées depuis le blitz durant la seconde guerre mondiale ! http://www.cracked.com/article_19932_5-creepy-things-london-did-to-prepare-olympics.html

  31. «  »Il ajoute que pour imposer ce type de règles, le CIO a besoin “d’une dictature ou d’un pays ultralibéral“. » »
    C’est pas pour dire, mais justement si on est dans un Etat « ultralibéral » (ultra ne signifie absolument rien d’ailleurs), ça va être bien difficile d’imposer ce genre de règles. Faut bien être frouze pour pas comprendre ce que signifie libéral…
    Pour le reste, c’est assez flippant.

    1. C’est vous qui ne comprenez pas ce que vous lisez. Ben oui, justement. Libéral ça veut dire le contraire de ce que c’est supposé vouloir dire. Vous confondez peut-être libéral avec libertaire ? La Grande Bretagne, c’est bien un pays libéral, non ? Et c’est ce pays libéral qui a permis aux marchands de s’accaparer de droits régaliens, comme celui de faire la police.

  32. Eh bien plutôt que de « retweeter » ou faire passer à travers un quelconque réseau social centralisé qui pourrait me censurer (d’ailleurs, Calimaq, as-tu vérifié que ce n’était pas le cas pour toi ? Reflets.info a été (est ?) dans cette situation), je mentionne ton article dans la page de discussion wikipédia.
    Quand c’est accepté (après discussion, références, etc.), là, au moins, ça reste. Pas comme un « tweet » :)

  33. Article tres interessant, merci… je n’hesites pas a le partager dans mon entourage.

    Petit « bemol » tout de meme sur un passage en particulier, celui qui concerne le tatouage sur le bras du sportif americain. En effet, a aucun moment il n’est precise que le tatouage est un tatouage ephemaire… il est meme sous entendu qu’il s’agisse d’un reel tatouage « On est bien ici dans la soumission d’un individu à une corporation et elle passe comme dans les romans cyberpunk par des modifications corporelles qui inscrivent cette vassalité dans la chair ! », et je trouve cela dommage. Il est aussi important de signaler que le tatouage doit etre recouvert pendant les epreuves sportives car le sponsor n’est pas un sponsor officiel des JO. (Je trouve ce point particulierement interessant).
    Cette petite omission (qui n’est peut etre pas volontaire mais le doute est quand meme la) peut en cacher d’autres… et cela trompe le lecteur.

    Une petite mise a jour de l’article pour corriger ces quelques oublis serait tres apprecie.

  34. Reblogged this on PROF NUTON and commented:
    Un article édifiant sur la dérive des J.O. Le coup des frites de Mc DO, ce n’est qu’un des multiples exemples du grand n’importe quoi. Le Prof recommande chaudement cette lecture !

  35. Super article. Cela ne fait que me perdre dans mes convictions : je reste persuadé qu’il faut protéger l’auteur… Mais les dérives de la propriété intellectuelle, ça fait vraiment peur ! @Philippe Nantermod : c’est assez dingue cet histoire du terme libéral. La plupart des défenseurs du terme se base sur sa définition première et ancienne. Au final on obtient un débat entre grammairien et linguiste : il y a l’origine et l’usage. Aujourd’hui , Libéral signifie capitaliste à outrance. C’est effectivement un glissement énorme par rapport au sens premier (la liberté individuelle est le plus sacré des droits), mais c’est comme ça. Faut savoir accepter certains changement, sinon, on se retrouve déconnecté des réalités.. Enfin, ce n’est que mon avis, mais il me semble que les batailles à mener sont dans les actes, non dans les dictionnaires.

    1. Vous avez raison et je pense aussi qu’il faut protéger les auteurs et la création. Mais ici, bien qu’il s’agisse bel et bien de propriété intellectuelle, on ne parle à aucun moment d’auteur, ni de création. Le CIO ramasse même automatiquement les droits sur des photos prises automatiquement par des robots : http://www.slate.fr/life/59709/jo-photographes-robots ! Ca aussi, d’ailleurs, c’est un excellent exemple de cyberpunk juridique…

      Le problème, c’est que ces abus de propriété intellectuelle finissent par retroagir et à saper la légitimité du droit d’auteur lui-même.

      D’où l’urgence de réformer le système pour empêcher à tous prix ce genre de dérives.

      1. complètement d’accord avec vous.. Mais quelles solutions ? Et comment verrouiller tout ça pour éviter tant que possible les dérives futures ? Jusqu’ici, aucun mouvement civil ne m’a vraiment convaincu quant aux solutions proposées : je suis moi-même auteur (certe dans l’audiovisuel) et convaincu du mouvement open source.. Excepté que compter sur la resposabilité personnel de chacun et la bonne volonté de l’audience/du lectorat/du spectateur, c’est un peu naif non ?

    2. Entièrement d’accord avec vous : pendant des années, j’ai pesté contre cet emploi du terme « libéral » pour désigner un hyper-capitalisme qui n’a pas grand chose à voir avec la pensée libérale historique. Dans les années 1950 encore « libéral » était employé en français dans un sens proche du sens américain. A mon avis, la gauche, en reprenant ce terme, s’est fait avoir par de prétendus « libéraux » qui étaient tout simplement de droite. Mais l’usage s’est imposé, c’est irréversible et ça ne sert à rien de vitupérer. Je pense quand même qu’on est plus clair en parlant de néo- ou d’ultralibéralisme.

  36. Bonjour,
    N’est ce pas plutôt la conséquence de l’explosion de la liberté d’expression, de la liberté d’information et de la liberté de communication ?
    Jamais il n’ a été aussi facile d’être intellectuellement libre.
    Les sociétés mercantiles essayent juste de rentabiliser leur investissement. Et franchement que je ne puisse manger autre chose que des frites mac aux jo ne m’émeut absolument pas.
    On est dans le futile. Dans le secondaire. « Puis je porter un tee shirt pepsi aux jo ? » Franchement est ce bien sérieux….
    L’essentiel n’est pas là.
    Que risque l’auteur de cet article a criquer honnêtement le CIO et les JO ? (honnêtement c’est à dire hors diffamation et mensonges)
    Si la réponse est rien….. tout va bien. Ce ne sont que des contraintes de business édictées par le CIO. pour essayer de maîtriser leur communication afin de rentabiliser leur investissement.
    Si il y a des excès et dérapages, ce qui est regrettable, cela ne se reproduira peut être pas tout simplement parce que les « généreux sponsors » ont horreur de la publicité négative. .
    Cordialement.

  37. Excellent article !

    Note: on ne « marque » pas « un » point Godwin, on « atteint le point Godwin ». C’est un point sur une courbe imaginaire, pas un nouveau sport ;)

  38. L’Angleterre, ou comment donner la libre expression aux extrémistes religieux et interdire aux gens de prononcer Coca-Cola… J’ai beau savoir que la connerie n’a pas de limite, elle finit toujours par me surprendre… 8(

  39. Article fort intéressant et déprimant. Néanmoins j’apporterai un bémol par rapport à l’accroche relative à la propriété intellectuelle. Les multinationales et le CIO se sont arrogés des pouvoirs pour défendre leurs accords d’exclusivité (qui ne relèvent pas de la PI en tant que tels), et le CIO défend également à outrance ses marques, selon une manière de faire totalement discutable par rapport aux principes de PI. Ce n’est donc pas tant la propriété intellectuelle qui nous fait basculer, elle n’est qu’un outil parmi d’autres, dans l’instrumentalisation du droit par de grandes entreprises pour contrôler notre consommation …

  40. Naomi Klein dénonçait déjà cette tendance dictatoriale des entreprises dans son ouvrage No logo il y a une douzaine d’années, ça ne fait que s’amplifier.

  41. Ce qui me rend MALADE, c’est de voir des smicards passer des heures devant leur télévision (dont les chaînes ont payé des droits exorbitants pour… avoir le droit de dire UN mot), en se pavoisant devant le fabuleux spectacle proposé par ces « jeux d’été ». Pire que tout : non seulement les corporations existent (ça, je l’avais déjà compris), mais en plus la population les laisse agir librement. Elles n’ont même pas besoin de se cacher, puisque tout le monde s’en fout.
    Remarque, j’adorais les romans cyberpunk quand j’étais gosse, et je devrais sourire: à quelques prothèses près, on y est.

  42. Bel article, je voulais juste vous signaler une faute d’orthographe vers la fin : « Les règles mises en place par le CIO pour protéger ses droits de propriété intellectuelle porte » il fallait écrire « portent »…

    1. Merci ! Ce billet aura bénéficié d’un véritable crowdsourcing orthographique je vais peut-être atteindre pour une fois gr^^ace à vous le 20/20 ;-)

    1. huhuhu, en fait c’est l’inverse hein ;) C’est OWNI qui a repris le billet de Lionel (alias Calimaq, auteur de ce blog) comme c’est cité en bas de l’article sur OWNI.

    2. Amusant en effet ! En réalité S.I.Lex et OWNI vivent en symbiose depuis plus de 3 ans par la magie des licences libres. L’équipe d’OWNI reprend certains de mes billets et j’écris des chroniques juridiques sur leur site, pour les reposter ensuite sur mon blog.

      Donc aucune violation de droit d’auteur ici, ni par moi, ni par eux, mais juste l’illustration de la vertu des licences libres pour fluidifier et pacifier la circulation des contenus sur Internet.

  43. Reblogged this on unmarkedcreation and commented:
    artcle sur le blog tenu par : Lionel Maurel Conservateur des bibliothèques en poste à la Bibliothèque nationale de France

  44. Calimaq, sérieusement, par pitié. Arrêtez de parler de droit d’auteur quand il s’agit d’une marque ou d’une organisation comme le CIO. Il n’y a pas d’auteur là-dedans, on est dans le domaine de la propriété industrielle, des brevets, éventuellement du copyright et des dépôts de marque. Cela n’a rien à voir. Ce genre de confusion et d’amalgame ne fait que propager des idées erronées et décrédibilise votre discours, alors la pertinence de vos analyses se trouve bien au-dessus d’erreurs aussi grossières.

    1. Non, je suis désolé, mais le droit d’auteur est aussi en cause dans cette histoire, même si c’est bien le droit des marques qui est principalement concerné.

      Cela résulte du fait que le CIO, en vertu de dispositions légales dérogatoires, est titulaire ab initio des droits d’exploitation sur les images des épreuves et dispose par ce biais d’une exclusivité qui lui permet notamment d’interdire aux spectateurs de diffuser les photos et vidéos qu’ils prennent avec leurs propres appareils, pour préserver les intérêts des médias auxquels ils réservent la primeur de ces contenus.

      Et c’est bien sur la base du droit d’auteur que ce contrôle et cette censure s’exercent et pas du droit des marques ou d’un autre droit de propriété intellectuelle.

      Je vous entends déjà me répondre qu’il est question de copyright anglais et pas de notre bon vieux droit d’auteur à la française, tellement plus vertueux. Mais c’est faux. Il n’y a pas de diférence significative en la matière entre le copyright et le droit d’auteur.

      J’ai ainsi découvert récemment – un brin estomaqué, je vous l’avoue, car je pensais pas qu’on en était là – que le Code du sport français prévoyait à son article L.333-1 des règles exorbitantes au profit des fédérations sportives (voyez ici) :

      Les fédérations sportives, ainsi que les organisateurs de manifestations sportives mentionnés à l’article L. 331-5, sont propriétaires du droit d’exploitation des manifestations ou compétitions sportives qu’ils organisent.

      Toute fédération sportive peut céder aux sociétés sportives, à titre gratuit, la propriété de tout ou partie des droits d’exploitation audiovisuelle des compétitions ou manifestations sportives organisées chaque saison sportive par la ligue professionnelle qu’elle a créée, dès lors que ces sociétés participent à ces compétitions ou manifestations sportives. La cession bénéficie alors à chacune de ces sociétés.

      C’est sur cette base que la société organisatrice du Tour de France a pu récemment demander le retrait de vidéos de l’arrivée postées sur Youtube par des spectateurs : http://www.pcinpact.com/news/72513-tour-france-videos-fans-retirees-youtube-a-demande-daso.htm

      Cela signifie par exemple que le CIO sera aussi titulaire des droits sur les photographies qui seront prises automatiquement par les robots installés un peu partout sur les stades pour mitrailler les sportifs lors des épreuves : http://www.tomsguide.fr/actualite/JO-Londres-Robots-Photographes,4298.html (et ça aussi, c’est quand même furieusement cyberpunk !).

      Il n’y a aucun auteur dans tout ça, je suis bien d’accord avec vous, mais la loi donne au CIO des droits d’exploitation qui n’ont pas d’une nature différente de celle de la composante patrimoniale du droit d’auteur. Sauf que cette fois, le droit patrimonial s’attache aux évènements même qui surviennent dans la réalité et non aux oeuvres qui les capturent.

      C’est d’ailleurs bien une des dérives que je dénonce dans cet article : on reconnaît des droits à des entités corporatives, pour des raisons économiques, alors que l’esprit du droit d’auteur devrait les attacher seulement aux créations produites par des individus.

      Là-dessus d’ailleurs, je pense que nous serons d’accord.

      Il me semble d’ailleurs que tout cela a quelque chose à voir avec le mouvement qui transforme peu à peu le droit d’auteur en un droit d’éditeur : http://carnetsdoutreweb.blog.lemonde.fr/2012/02/18/demolir-gallimard/ Cela vous concerne directement, mais c’est un autre débat.

      Ceci étant dit, je ne pense donc pas qu’il soit hors-sujet de parler également de droit d’auteur dans ce billet, à côté du droit des marques. Les deux branches sont affectées par des syndromes similaires et concourent aux mêmes dérapages.

      Lionel Davoust, sérieusement par pitié. Arrêtez de penser que les dérives du droit de la propriété industrielle épargnent le droit d’auteur !

      C’est le même bateau, qui fonce vers le même iceberg et il est temps de donner un grand coup de barre, avant qu’il ne soit trop tard : https://scinfolex.wordpress.com/2012/07/31/reforme-du-droit-dauteur-et-financement-de-la-creation-il-est-temps-de-passer-a-loffensive/

      D’ailleurs dans ACTA et SOPA, c’est bien aussi pour défendre le droit d’auteur que ces textes envisageaient de confier des pouvoirs de police à des opérateurs privés.

      Je passe sur les « idées erronées », « confusion », « amalgame », « erreurs grossières » qui figurent dans votre commentaire et je vous renvoie à la lecture des liens que je vous ai indiqués pour réviser votre jugement.

      1. C’est bien parce qu’on est d’accord, qu’on défend les mêmes idées, qu’on est outré par les mêmes choses, que ça m’agace. :)
        Je ne vais même pas essayer de lutter sur le terrain des définitions avec vous qui êtes juriste, mais ce n’est pas parce que les droits « ne sont pas d’une nature différente » que c’est la même chose. Ce n’est pas parce que ça a le même « goût » que c’est apparenté, similaire ou même comparable.
        Vous le dites vous-même dans votre réponse: 1) le droit d’auteur implique un auteur; 2) nous sommes là dans le domaine du droit d’exploitation. Alors pourquoi ne pas employer le vocabulaire juste au lieu de cette pauvre expression brocardée qu’est le droit d’auteur et qui, en ce temps d’accords-cadres secrets et de lois léonines qui vident le CPI de leur substance, n’a pas besoin de contre-emploi si nous espérons protéger un peu le rôle, la mission et – oui – le droit des créateurs d’oeuvres de l’esprit qui, exactement, sont confrontés de plus en plus au droit d’éditeur que vous dénoncez par ailleurs ?
        Je ne nie absolument pas qu’on invoque le droit d’auteur pour mener des procédures délirantes et scandaleuses (le premier exemple qui me vient à l’esprit est les innombrables affaires Moulinsart). Mais, depuis le temps que je vous lis vous me semblez avoir un contentieux avec cette expression qui, je le maintiens, conduit à décrédibiliser vos analyses pourtant d’une grande pertinence par ailleurs. Je ne vous attaque pas, au contraire, je trouve que vous êtes très largement au-dessus de ces raccourcis. Vous, vous savez ce que vous mettez derrière ; ne contribuez donc pas à alimenter une rhétorique fallacieuse, surtout quand le grand public trouve « dégeulasse que ces auteurs s’en mettent plein les fouilles avec leurs droits » – en ignorant justement que le créateur est toujours le maillon plus mal payé des chaînes culturelles.

  45. Bon article mais le rapprochement avec le cyberpunk n’est-il pas un brin artificiel ? J’avais déjà entendu parler de l’hégémonie des marques et du fait que le CIO établissait sa propres règles (ou exigeait des pays qu’ils changent les leurs) le temps des JO, mais votre article enfonce le clou. Je pense toutefois que vous devriez pousser la curiosité jusqu’à vous demander comment peut-on financer la logistique des Jeux, et comment protéger cet événement international des menaces de tout ordre. Les gentils rebelles de la libre-pensée contre les conglomérats du contrôle mental absolu, ça parait léger. Et si les dirigeants du CIO étaient obligés de faire de terribles concessions, pour des raisons économiques ou de sécurité qui vous dépassent ou que vous ne voulez pas considérer. Je me demande ça innocemment, je n’ai aucune opinion à défendre et je suis également un (tout petit) amateur de science-fiction, mais je supporte pas les dystopies au rabais et manichéennes. J’ai besoin de plus pour être convaincu, et surtout d’entendre les explications des « méchants » de l’histoire, ou une enquête journalistique sur le sujet.

    1. Je comprends que l’on puisse être réticent à accepter ce parallèle entre les JO et le cyberpunk. Je ne nie pas non plus qu’un tel évènement représente un défi considérable en termes de financement et de sécurité.

      Mais il y a des signes qui me poussent à penser qu’un dérapage est en train de s’opérer et que nous basculons dans quelque chose de grave.

      Encore aujourd’hui, je lis ceci : des soldats de l’armée britannique réquisitionnés pour boucher les trous dans les stades olympiques, afin qu’ils paraissent moins vides : http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/article/2012/07/30/l-armee-britannique-deployee-a-londres-pour-remplir-les-stades_1740335_1616891.html

      Trouvez-vous vraiment que cela témoigne de quelque chose de sain et qu’il n’y a pas là une forme d’instrumentalisation de la puissance publique au bénéfice d’intérêts privés, qui fait furieusement penser aux dystopies du cyberpunk ?

      Si vous voulez vous faire peur encore un peu plus, je vous conseille ce lien : http://www.cracked.com/article_19932_5-creepy-things-london-did-to-prepare-olympics.html

  46. D’accord avec l’article sur le copyright qui devient délirants mais concernant l’aspect sécuritaire, l’installation de SAM lors de grand événement est devenu un obligation depuis 2001, En France par exemple, on a déployé des batteries de missiles Crotale et Aster pour les visites papales, le 14 juillet ou les sommets politiques.

  47. Il ne faut pas oublier que les JO sont aussi une immense entreprise de détournement de consciences :
    les esprits sont en « stand-by » car c’est l’été, alors que pendant les Jeux, les guerres continues, la censure progressent, les massacreurs massacres en paix, etc.
    On se souviendra des JO à Londres comme très similaires à ceux de Pékin, en matière des droits de l’homme.

    Vietnam : trois blogueurs poursuivis pour propagande contre l’Etat
    LE MONDE | 02.08.2012 à 14h35 • Mis à jour le 02.08.2012 à 20h01
    Par Bruno Philip (Bangkok, correspondant régional)

    http://www.lemonde.fr/international/article/2012/08/02/vietnam-trois-blogueurs-accuses-de-propagande-contre-l-etat_1741609_3210.html?xtmc=vietnam&xtcr=1

    Le suicide d’une femme de 64 ans, lundi 30 juillet, désespérée par le procès intenté à sa fille par la justice vietnamienne, vient de contribuer de manière spectaculaire à la médiatisation du cas de trois blogueurs dont le jugement pour propagande « contre l’Etat et le Parti » communiste devrait débuter le 7 août. Dang Thi Ki Lieng s’est immolée par le feu devant les bureaux du Comité populaire de Bac Lieu, une province située dans le sud du Vietnam, à 280 kilomètres d’Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon).

  48. Bonjour!

    Alors autant je trouve que la politique du CIO en matière de protection intellectuelle des JO 2012 est ubuesquement excessive, mais je ne suis pas sûr qu’on puisse dire que c’est la faute de « l’ultra-libéralisme » ou qu’on court vers le cyberpunk, et franchement, la comparaison avec les JO de 36, oui c’était un point Godwin. Pas de rapport.

    L’ « ultra-libéralisme », un truc inventé par les opposants au libéralisme (comme l’ultra-gauche dans l’autre sens), se définirait plutôt par une sorte de dérégulation totale de l’économie, une sorte d’anarchie capitaliste. Là on en est totalement à l’opposé.
    Les JO de 36 faisaient l’apologie du régime et de l’Aryanité, là tout le monde peut participer, sans distinction de race, d’origine ou de religion, et ils sont à la gloire de certains sponsors, clairement affichés.

    Ensuite, il y a un tas de raisons qui font que les choses sont comme elles sont: les JOs sont une manifestation chère, or le gouvernement n’a pas les moyens de fournir tout l’argent nécessaire, donc ils font appel à des sponsors. Eux payent des prix faramineux pour être associés officiellement aux JOs et pour certains avantages.
    Sinon il faudrait des JOs modèle réduit ou des billets horriblement plus chers.

    Après, je pense que certaines des restrictions décrites ici outrepassent carrément la Loi. Et ça, c’est n’importe quoi.

  49. Moi qui suit allergique aux questions juridiques d’habitude, qu’au boulot je perçois plus comme un « caillou dans la chaussure » que comme une protection, je suis avec plaisir ce blog. C’est dire la qualité didactique et le talent de passeur de savoir, par ici. Je suis fan ! [IMG]http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Musique/0021.gif[/IMG]

  50. Une seule réponse s’impose… enfin, s’imposerait, dans un monde idéal où les gens seraient informés, auraient un sens critique et seraient capables d,allier le geste à leurs convictions : fermer son téléviseur et boycotter les marques qui commanditent les JO, car après-tout, au-delà du CIO, ce sont ces marques qui sont responsables de ces pratiques contraires aux jeux, Je n’accepterai jamais qu’une entreprise commerciale, personne virtuelle création de l’humain soit plus importante que l’humain et ses droits.

  51. Article très intéressant ! Dommage qu’on ne puisse pas faire grand chose ! On se fond dans la masse :)

    Je rebondis sur le commentaire de « Babe », même si celui-ci date de quelques jours, car je ne comprends pas comment on peut arriver à dire que le nouvel ordre mondial ou autres « organisations secrètes » sont des pantins et permettent d’attiser la haine. Sans parler de celles-ci, on peut citer la franc-maçonnerie qui a traverser les époques, et est bien plus réelle qu’on le croit… même si l’utilisation actuelle des médias par les puissants leur permet de ne plus se cacher. Tout le monde s’en fou. Tout autant que de savoir si des marques sont interdites aux JOs, ou si la propriété intellectuelle est menacée.
    Mais je dérive, tu parles d’antisémitisme, j’irai pas jusque là… c’est un contrôle des médias, des pensés et de l’opinion des gens. Et donc bien sur de la haine. Mais je ne vois pas où les pantins entrent en jeu pour attiser la haine.
    Enfin, je ne vois pas comment la haine peut-être utilisée et profitable en terme économique.
    Si quelqu’un a compris et peut m’éclairer ça m’aiderai bien, merci !

    Bonne continuation pour le blog.

  52. Merci pour cet article, effectivement alarmant.

    Il me semble cependant insuffisant de dénoncer ces faits particuliers sans remettre en cause fondamentalement la notion de «propriété intellectuelle». De fait, cette notion est une escroquerie, y compris du point de vue du libéralisme. Si je copie un mp3, il s’agit d’un acte qui ne détruit pas l’original, et n’est donc pas un vol. Personne n’est privé de cet objet que j’aurais, selon les tenants de la propriété intellectuelle, «volé». On dira que l’auteur du morceau de musique que j’ai copié subit un manque à gagner; mais c’est supposer que j’aurais à la place acheté ce morceau, si je n’avais pas pu le copier gratuitement, et surtout, c’est accepter que cet auteur puisse avoir des prétentions sur mon acte futur d’achat; qu’il en est en quelque sorte propriétaire. Pourtant, si je déconseille à un ami d’acheter un appareil d’une certaine marque, cette marque ne peut pas m’accuser pour autant de vol!

    Je milite pour l’utilisation généralisée de la licence CC0 (http://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/), qui met les «œuvres de l’esprit» virtuellement dans le domaine public, sans aucune restriction d’utilisation. Malheureusement, même dans les milieux alternatifs on tient souvent à maintenir un droit minimum sur ses propres productions, en interdisant par exemple l’utilisation commerciale, ou en obligeant à citer les sources. Ce faisant, on légitime encore la notion de propriété intellectuelle…

    (Cf. la page de mon site à ce sujet – http://david.olivier.name/fr/cc0)

  53. Hallucinant article… Vous devriez aussi expliquer à quel point le cyberpunk était un mouvement politique qui s voulait plus proche du futur « réel » supposé. Il s’agissait d’une sorte de contre-futurisme subversif pointant les dérives de nos sociétés.

    Sinon j’ajoutes mon commentaire anti sport pognon. Si -apres un Euro de foot plus que complaisant avec une dictature à nos portes- les talibans du libre marché (mais aussi les islamistes d’AS) visent specifiquement le sport c’est car les fans de sports sont les plus conditionnés, les plus passifs, les plus soumis, les plus complaisants, les plus dociles des spectateurs au monde.

    Ils acceptent tout, depuis toujours. Tout simplement. Ils se feraient lobotomiser à la perceuse pour une finale de coupe du monde. Certain font meme une depression quand leur equipe perd c’est dire…

    Le plan universel d’abrutissement se prolonge sans relache (Blanqui) et le sport est avec le reste de l’entertainement le fer de lance de la lobotomie globale.

  54. très bon article, mais pourriez vous continuer cette pertinence avec la participation au jeux de Pistorius ? (qui est l’évènement majeur des jeux)
    un article du genre …. (pardonnez mon orthographe.)
    les jeux sont avant tout la confrontation des capacité physique humaine, et si l’on remplace le corps par la machine, ils deviennent alors un affrontement seulement intellectuel de science et d’ingénierie.
    la technologie s’immisce dans le sp(c)ort tel le dopage, en prenant une autre porte, mais cette fois, celle de la compassion en vers un « Pauvre » Handicapé.
    nous savons que les jeux était déjà un concours pharmaceutique et aujourd’hui ils deviennent un concours technologique.
    lorsque le dopage deviendras de la nano robotique, sera-il toléré ?
    et pourquoi condamnons nous Cancellara et son vélo a moteur ?
    le athlètes s’auto mutilerons pour augmenter leur perfs (c’est déjà le cas avec les produits pharmaceutiques).
    cette privatisation décrit dans cette article à un but qui s’oriente suspicieusement vers le trans-humanisme.
    et dans la recherche militaro-bio-robotique, il ne faut pas oublier que les premier cobayes sont souvent des blessé de guerre.
    il faut bien se mettre en tête aussi que l’humain en bonne santé et instruit n’est bon a rien du point de vu du Marché, il vaut mieux un estropié formaté cérébralemment pour perpétuer ce système.
    nous aurons donc besoins de plus en plus de mutilé pour faire baisser les coûts de recherche et développement, ainsi que les coûts de fabrication, donc une bonne crise économique, puis une bonne guerre relanceront l’humanité sur une voie nouvelle, et sans contestation.

    je vous conseil la fin (meme entier) du livre de Gorz « L’Immatériel ».ou il pousse le raisonnement jusqu’à la gestation artificiel, et l’inutilité des femmes une fois ce but atteint.

    la lut n’a pas pour but de faire changer de chemin, mais simplement d’avancer à une allure humaine, résignez vous avant de vous indigner.

    1. En effet, j’avais manqué le cas Pistorius au moment où j’ai écrit cet article, mais c’est vrai que les jambes artificielles de cet athlète et le fait qu’il ait concouru avec des humains « non-modifiés » renforce encore l’impression de basculer dans l’ère cyberpunk…

      Pour ceux que cela intéresserait, il existe d’ailleurs un fascinant projet de développement de prothèses en Open Source (The Open Prosthetic Project : http://openprosthetics.org/).

      La propriété intellectuelle n’es jamais très loin !

  55. Bonjour,

    En tant que co-rédacteur en chef d’un bimestriel (Kairos, journal antiproductiviste pour une société décente), j’aimerais discuter avec vous des possibilités de participer à l’écriture d’un article pour un prochain numéro. Pourriez-vous m’envoyer votre adresse mail?

    Cordialement,

    Alexandre Penasse

    1. Bonjour,

      En tant que co-rédacteur en chef d’un bimestriel (Kairos, journal antiproductiviste pour une société décente), j’aimerais discuter avec vous des possibilités de participer à l’écriture d’un article pour un prochain numéro. Pourriez-vous m’envoyer votre adresse mail, ou me répondre sur la mienne?

      Cordialement,

      Alexandre Penasse

  56. Le CO américain s’est également attaqué au site de tricot Ravelry….qui avait le malheur d’organiser des olympiades du fil ! http://www.slate.fr:81/lien/58271/jeux-olympiques-tricot

    Tout comme ces pauvres commerçants anglais qui se sont vu interdire de montrer leur production spéciale JO, la communauté du fil en est tombé des nues en apprenant le fameux copyright sur le « o-word » et assimilé….à ceci près que, comme l’a dit une blogueuse, le CO américain s’est mis à dos toute une population armée de grosses aiguilles !

    1. Superbe ! Le droit des marques donne décidément du fil à retordre ;-)

      Il y a eu aussi cette tempête dans un verre d’eau : les autorités olympiques agissent contre une association suisse, qui avait reproduit le symbole des anneaux olympiques avec des verres d’eaux pour attirer l’attention sur le problème de l’eau en Afrique http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Verres-d-eau-ou-anneaux—la-pub-de-la-discorde-13978409

      Il faudrait faire un palmarès de ces dérapages et il y a un très bon candidat pour la médaille d’or : http://www.techdirt.com/articles/20120808/05195419960/olympic-sex-sponsorship-athletes-get-trouble-using-non-sponsor-condoms.shtml

  57. Si j’ai bien compris, c’est toi Stéphanie qui a concocté cet article édifiant sur le CIO. Bien vu!! On pourrait aussi dire que mr de Coubertin quand il a dit, »l’important c’est de participer » a dit aussi mais personne ne l’a retranscrit.. »Ce sont des Olypiades pour hommes, jamais une femelle ne pourra y participer » ouf!!!.
    deux choses m’on semblées bien dans tout cela, la ceremonie en elle même (merçi Mr Doyle) et cette judokade qui a « participé a son épreuve avec un voile Islamique.Bennies soient ces femmes musulmanes qui tentent de mettre le pied dans la porte afin d’éviter qu’elle ne se referme pour longtemps.
    Si tu me lis, Stéphanie, saches que je t’embrasse bien fort.
    François.

    1. En quoi le comité olympique qui baisse son froc devant une dictature sexiste raciste et homophobe comme l’Arabie Saoudite est une bonne chose? En plus judokate faut voir… Ils ont envoyé une ceinture bleue pour faire un buzz tandis que leurs frères musulmans se font massacrer en Syrie. C’est tout simplement minable. Un compromis aurait été envisageable avec des pays laics comme la Turquie. mais porter le voile en AS n’est pas un choix mais une obligation. La gamine n’a même pas ouvert la bouche: son pere lui interdisait de parler. Les anglais ont connus des attentats meurtriers il y a quelques années par les memes fous de dieu que ceux qui imposent la shariah: c’est une insulte à leur peuple. Encore une fois l’Islam a laissé passer une occasion de se faire oublier.

  58. Excellent billet sur un blog que je ne connaissais pas…
    Et lien intégré à cet article : « le spectacle sportif sans être pris pour un âne c’est possible ? »
    http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/08/le-spectacle-sportif-sans-etre-pris.html
    L’absolutisme de la propriété privée et la délégation de tâches de contrôle des populations à des entités privées, faudrait en parler à Bernard Montel pour savoir s’il trouve ça très esprit olympique !!

  59. Le jour où le public comprendra enfin que le pouvoir de ces dictateurs s’arrête là où la présence et l’audience du public se détourne des ces spectacles de cyberpunk, il y aura une chance de mettre un terme à ces déshabillages de nos libertés !

    Tant que le public est connivent, tant qu’il reste complice, tant qu’il n’assume pas ces responsabilités citoyennes, l’avenir s’assombrit à pas de géants…. ! Rappelez-vous un peu de la Marseillaise… !

    Matogrosso

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